01. •• QUE PENSEZ-VOUS DES DIEUX ? ET DES CAMPS ?

Les dieux sont des êtres fascinants que j’aurais rêvé de rencontrer ! Nos relations auraient été tellement plus intéressantes que celles que j’entretiens ici avec de si ennuyeux et insignifiants mortels. Fort heureusement, les demi-dieux sont là pour nous sortir de notre monotonie et apporter un peu de grandeur et de gloire à cette planète qui en manque cruellement. Oh bien sûr, je ne prétends pas que chacun d’entre eux vaut la peine d’être connu. Mais parfois, en cherchant bien, on peut tomber sur des personnalités étonnantes et des êtres véritablement exquis qui méritent d’être fréquentés. La création des camps est une chance exceptionnelle pour les demi-dieux. Il est si important pour ces jeunes gens de réaliser que leurs pouvoirs et le sang qui coule dans leur veine sont des dons qu’ils se doivent d’exploiter et non de cacher à la face du monde. Malheureusement, je crains que nos dirigeants et nos sociétés si intolérantes et craintives ne puissent jamais réellement nous accepter. J'ai peur que la haine ne les conduise à un meurtre de masse supplémentaire. Si tel est le cas, j’espère que les nôtres sauront se montrer unis et solidaires face à cette menace. Je trouve la séparation de la colonie des sang-mêlés et du camp Jupiter si stupide ! Mon vœu le plus cher serait de voir la création d’une immense structure qui les rassemblerait tous !

02. •• POURQUOI NE PAS ÊTRE À LA COLONIE/CAMP JUPITER

Il y a plusieurs raisons qui justifient cette décision. Tout d’abord, comme vous pouvez le constater, je n’ai plus les traits d’un jouvenceau. Rester à la colonie à mon âge serait quelque peu inapproprié, ne le croyez-vous pas ? Ensuite, j’ai choisis de faire carrière dans le domaine des affaires. Dans le monde globalisé dans lequel nous vivons aujourd’hui, il est important de concevoir le monde dans son entièreté et non pas en le regardant derrière les murs d’une prison dorée. Enfin, je souhaite suivre ma philosophie de vie. Je tiens plus que tout à prouver à nos jeunes demi-dieux que même en étant de notre espèce et donc une hérésie aux yeux de simples mortels, nous pouvons parfaitement nous y intégrer et même prouver notre supériorité ! Je détiens aujourd’hui les reines d’une société connue internationalement et mon nom trône en lettres d’or parmi les plus grandes marques de la mode. N’est-ce pas une grande preuve de réussite ? Je vous poserais donc une question plus judicieuse, selon ma propre opinion. Pourquoi faudrait-il que je me prive du bonheur de vivre cette vie aventureuse et merveilleuse en restant confiné à la colonie des sangs-mêlés ?

03. •• AVEZ-VOUS ENTENDU PARLER DE L'INTRUSION DE MORTELS AU SEIN DE LA COLONIE DES SANGS-MÊLÉS ET DU CAMP JUPITER ?

Bien évidemment que j’ai eu vent de ces terribles tragédies ayant secoué le monde des demi-dieux. Ce scandale m’a profondément choqué et j’ai honte de vivre sur une planète où la peur de la différence et le rejet de l'autre règnent en maîtres incontestés sur toutes les espèces. Comment ces mortels osent-ils prétendre être les seules créatures à avoir droit de fouler le sol de cette planète ? Ils nous qualifient de monstres alors qu’eux-mêmes viennent saigner à blanc des enfants demi-dieux innocents qui n’inspiraient qu’à un peu de paix et d’amour ! Dites-moi, qui est le véritable monstre dans cette histoire ? Vous pouvez me croire, un jour il y aura des représailles qui seront terribles face aux mortels. A défaut d’avoir su nous laisser vivre en paix lorsqu’ils en avaient l’occasion, ils se retrouveront à devoir mater une révolution unissant l’ensemble des demi-dieux et croyez-moi, je ne les en plaindrais pas le moins du monde ! La seule chose que ses attaques aient apporté de positif, c’est l’union des fils et des filles de Grèce et de Rome ! Espérons que cela ne soit que le prémisse d’une union qui durera à travers l’Histoire.

04. •• VOUS SENTEZ-VOUS PARTICULIÈREMENT EN DANGER OU DÉMUNI FACE À CETTE MENACE INVISIBLE ET INCONNUE, VOUS QUI ÊTES ISOLÉ À L'EXTÉRIEUR ?

Vous souhaiteriez que je vous réponde que ces mortels me font peur et que je ne dors plus que d’un œil depuis les attentats, craignant de me faire assassiner dans mon sommeil ? Dans ce cas, je suis navré de vous décevoir mais ma réponse est non ! Je ne doute pas de leur puissance de frappe, ils nous l’ont déjà démontré plusieurs fois avec une sauvagerie sans égale. Cependant, je ne souhaite pas céder à la paranoïa ambiante. Nos ennemis n’attendent que cela et je ne leur offrirais pas ce plaisir. La chance semble avoir été de mon côté depuis le jour de ma naissance alors je continuerais à profiter de la vie autant que je le pourrais. J’espère que ces mortels ne s’aviseront pas de me sous-estimer. Car voyez-vous, l’un des avantages de posséder sa propre organisation criminelle, c’est de pouvoir bénéficier en tout temps du soutien et de l’appui de ses hommes ! Je fais confiance à mes gars pour veiller sur moi et je ne doute pas de leur loyauté. Si ces monstres s’avisent à s’attaquer à moi, ils le regretteront amèrement. Qu’on se le dise !

PSEUDO/PRÉNOM •• Miosyz. ÂGE •• 29 ans. COMMENT AS-TU CONNU MALUM DISCORDIAE ? •• Par l'intermédiaire de joueuses présentent sur le forum. COMMENT TROUVES-TU LE FORUM •• L'univers crée sur le forum est vraiment génial ! J'ai vraiment hâte de me lancer dans la grande aventure MD !   . AVATAR •• David Tennant. SOUHAITES-TU UN PARRAIN ? •• Oui, ce serait avec le plus grand plaisir. UN DERNIER MOT •• écrire ici.

Mon histoire est avant tout celle d’une famille et d’une terre… et ce dont mes proches se sont trouvés privés ! Car c’est en notre famille que réside bien souvent les fondements-même de son identité et dans mon cas elle a également déterminé ma manière de considérer la bêtise du monde ! Ma famille est originaire d’Autriche et mon arrière-grand-père Isaac Adler possédait une fabrique de chaussures dans la région de Vienne. Leur entreprise était prospère, ma famille vivait très agréablement dans un grand appartement situé dans un quartier bourgeois de la ville. Mes arrières grands-parents avaient eu le bonheur immense d’avoir eu deux magnifiques petites filles. Ma grand-mère Astrid était l’aînée de la fratrie et sa sœur portait le joli prénom de Myriam. Tout le monde vivait heureux au sein d’un cercle familial uni et très fusionnel. Mon arrière-grand-père possédait une grande passion pour les œuvres d’art et il collectionnait énormément de tableaux. Il aimait s’entourer de peintres et d’autres artistes incontournables de leur temps. Tout le monde respirait la joie et la bonheur d’une petite vie tranquille et cela aurait pu durer une éternité. Seulement voilà, toute ma famille avait commis un crime impardonnable en venant dans ce monde. Ils étaient les descendants d’un peuple rejeté et héritiers d’une religion méprisée depuis toujours en Europe. Chaque siècle avait connu son lot de pogroms et de massacres mais aucun d’eux n’égalaient la haine qui régnait à la fin des années 1930 ! Après cette terrible première guerre mondiale, un homme était monté au pouvoir en Allemagne. Un monstre doté d’une langue acérée et d’un grand don de manipulation qui avait promis de rendre la dignité de son peuple en exterminant ceux qu’il appelait affectueusement « les indésirables ». Accusés de toutes sortes de crimes immondes, les nôtres furent humiliés et traités de manière absolument ignoble, comme s’ils ne méritaient pas même la dénomination d’êtres humains. Partout, des boutiques étaient fermées ou saccagées, des personnes étaient maltraitées, violées ou même assassinées sans que personne n’ose s’interposer. Ma famille elle-même ne fut pas épargnée par ces humiliations. Les soldats prirent tout ce qu’ils possédaient ; la fabrique, les si précieuses œuvres d’art et même le piano si cher au cœur de ma grand-mère qui rêvait de devenir une grande virtuose. Ils étaient confinés à résidence, n’ayant pas le droit de sortir de chez eux et étaient surveillés nuit à jour par des soldats qui guettaient le moindre de leurs mouvements. Mon arrière-grand-père était très malheureux, il culpabilisait tellement de n’avoir pas écouté les conseils de ses anciens amis partis se réfugier à l’étranger pour fuir l’oppression. Epuisé et malade, il n’avait désormais plus aucun espoir d’échapper à ses geôliers mais il ne désirait pas que ses filles aient à subir le même sort que le sien. Ma grand-mère et ma tante étaient toutes de jeunes adolescentes de 15 et 18 ans lorsque par miracle elles parvinrent à s’échapper de cet enfer pour venir aux Etats-Unis, aidées en cela par l’un des amis de notre famille qui leur fournit des laisser passer nécessaires pour assurer leur voyage en toute sécurité. Elles avaient alors tout perdus, leurs identités, leurs vies et leur famille. Tout cela pour la simple et bonne raison d’être nées différentes des puissants de ce monde !

Fort heureusement, elles furent bénies par la Providence. Ils retrouvèrent sur place d’anciens amis qui les hébergèrent et les aidèrent à trouver rapidement du travail. Ma grand-mère épousa un de leurs fils et donna naissance à une jolie petite fille prénommée Sarah ainsi qu’à quatre autres garçons. Vous aurez facilement deviné que la magnifique fillette dont je vous parle était ma mère. Belle comme le jour, elle possédait tout comme sa mère un talent artistique certain pour le chant et la danse. Elle ne put malheureusement jamais persévérer dans cette voie. Si ma famille était heureuse, elle n’était plus riche et ma mère dû travailler toute sa vie comme postière dans la ville de New-York. Ce n’était certes pas un travail très gratifiant mais elle compensait cette insatisfaction en se produisant en concert tous les soirs. Angel, car était son nom de scène, remporta rapidement un grand succès. C’est au cours de l'un de ces soirées qu’elle fit la connaissance de mon père sans se douter un seul instant que le beau brun au regard cristallin qu’elle avait rencontré ce soir-là n’était autre qu’Hermès, le messager des dieux. Leur aventure ne dura qu’une nuit mais leurs amours passionnés suffirent pour concevoir un enfant. L’annonce de sa grossesse inquiéta grandement ma mère. Née dans une famille très conservatrice, elle savait que cette nouvelle n’enchanterait pas ses parents. Croyante et pratiquante elle-même, elle refusa de mettre un terme à cette grossesse indésirable. Se coupant du monde, elle se mura dans son silence et trouva refuge auprès d’une communauté religieuse nouvelle qui lui offrit le gîte et le couvert jusqu’au jour de son accouchement. Le réconfort de la prière ne lui permit cependant pas de trouver la quiétude et la paix. Elle sombra peu à peu dans la folie et elle ne me prit pas même dans ses bras le jour de ma naissance.

Suivant les recommandations du rabbin de cette communauté, elle tenta de prendre une dernière fois contact avec sa famille. Le religieux songeait que cette rencontre l’aiderait à chasser ses mauvais démons. Malheureusement, ce fût le contraire qui se produisit. En apprenant l’existence du bébé que ma mère avait ramené à la maison, ses frères réagirent d’une manière véhémente et la renièrent tout simplement. Ce choc suffit à faire exploser l’esprit déjà extrêmement fragile de ma mère. Elle me déposa dans les bras de l’un de ses frères et s’évanouit dans la nature.  Trois jours plus tard, son corps sans vie fut repêché dans la Hudson River. Bien sûr, j’étais trop petit à cette époque pour me souvenir cette histoire et ma famille se garda bien de me parler de la cruauté avec laquelle ils avaient traités leur propre sœur ! Cachant la vérité à tout prix, ils s’accordèrent tous sur l’histoire qu’ils allaient me raconter. Mes parents seraient morts dans un crash aérien alors qu’ils étaient de retour d’un voyage d’affaire en Europe. Fin de l’histoire ! Je fus confié à l’aîné de la famille, Aaron qui venait tout juste de se marier. Il me traita avec bienveillance et affection, comme n’importe lequel de ses enfants. Ma famille semblait à nouveau unie et j’appris la vie aux côtés de mes huit cousins et cousines que j’aimais énormément. Grandissant dans la plus pure tradition hébraïque, ma grand-mère m’apprit la fierté d’appartenir à ce peuple et me raconta bien souvent la tragique histoire de ma famille. Elle espérait ainsi m’inculquer des principes de tolérance et de respect pour les personnes différentes de moi. Malheureusement pour elle, se fût l’inverse qui se produisit ! Ses histoires ne firent qu’attiser ma haine envers les personnes qui avaient détruits ma famille et ruiné les vies et les rêves de mon peuple. A cette époque cependant, ces quelques réflexions s’effaçaient rapidement de mon esprit. Je préférais profiter innocemment de mon enfance et des petits bonheurs que la vie m’accordait !

L'école était pour moi une véritable énigme. J'adorais écouter mes professeurs parler avec passion de leur matière mais je n'étais pas capable de me concentrer très longtemps sur un sujet d'étude ! Cette situation rendait ma scolarité très inconfortable. Estimant que la réussite de mes études serait cruciale pour mon avenir, ma famille m’emmena voir un médecin qui diagnostiqua chez moi un trouble du déficit de l’attention ou TDAH. Afin de soigner cette maladie, il me prescrivit un médicament qui eut très vite un bon effet sur moi. Je pouvais enfin rêver de devenir l’élève studieux et remarquable que j’avais toujours rêvé d’être.  

Les maths et l’histoire devinrent rapidement mes branches préférées. Bien sûr, mon côté grosse tête ne fut pas du goût de tout le monde. Etant plutôt maigrelet et petit, je me faisais souvent bousculé par les grosses brutes de l’école. J’avais beau essayé de les éviter ou me cacher derrière mes petits copains de classe, rien n’y faisait ! Un jour, le plus grand d’entre eux m’empoigna fortement et me projeta contre un mur. Serrant ses mains autour de mon cou, je plaçais les miennes sur ses poignets dénudés en le suppliant d’arrêter. Curieusement, il abandonna sa colère et se calma en une fraction de seconde. Il me délaissa sans me demander son reste. C’est là que je compris que quelque chose clochait chez moi. D’autant plus que cette expérience se renouvela plusieurs fois. Je finis par me rendre compte que je possédais un étrange pouvoir, celui de plier à ma volonté toutes les actions des personnes que je désirais, mes profs, mes parents et même les camarades qui me brimaient. Aucune figure d’autorité ne résistait à mes ordres. Intérieurement, j’étais très heureux de cette situation mais je ne pouvais m’empêcher de me poser des tas de questions. Qui étais-je ? Comme ce miracle était-il possible ? La réponse à cette question me fût apportée quelques années plus tard.

Un jour sans prévenir alors que j’étais âgé d’une dizaine d’années, un homme étrange se présenta à la porte de mon oncle. Il semblait avoir une quarantaine d’année et désirait plus que tout me rencontrer. Mes parents adoptifs peu craintifs le laissèrent entrer et me présenta alors à lui. Les quelques révélations qu’ils me firent alors me bouleversèrent. Il me raconta que la raison pour laquelle je possédais ces dons que j’étais incapable d’expliquer, c’est parce que j’étais le fils d’un dieu. Pas n’importe lequel, rien moins qu’Hermès l’un des dieux les plus importants de la mythologie grecque. Intrigué en apprenant l’existence réelle de ces dieux polythéistes rejetés par ma foi, je fus choqué d’apprendre la vérité sur mes origines. Ainsi donc mes parents n’étaient pas morts dans un accident d’avion ? Furieux, je réclamais immédiatement la vérité auprès de mon oncle. Il finit par le faire les larmes aux yeux, disant regretter profondément ce qui était arriver. Je ne pus le pardonner pour l’acte que ma mère avait commis par leur faute ! C’est pourquoi, lorsque le satyre me proposa de m’emmener avec lui dans la colonie des sangs mêlés, je n’hésitais pas une seconde. Après avoir empaqueté mes affaires, je ne pris même pas la peine de dire au revoir à ma famille et les laissais derrière moi sans le moindre regret !

Mon installation se passa très bien ! Placé dans le bungalow d’Hermès, je fis la connaissance de personnes qui tout comme moi possédaient des origines semi-divines. J’étais soulagé de savoir que je n’étais pas la seule personne au monde à posséder d’étranges pouvoirs. Nous nous étions trouvés un refuge où nous étions libres d’exprimer pleinement notre potentiel, c’était le plus merveilleux des cadeaux ! De plus, il existait un véritable mouvement de solidarité parmi les nôtres. D’une certaine manière nous pouvions nous comprendre et nous nous aidions à accepter à la fois nos origines et nos pouvoirs. Tout nouvel arrivant devait forcément passer par le bungalow d’Hermès avant de se rendre dans le bungalow de son parent divin lorsque ce dernier ou cette dernière le reconnaissait comme son fils ou sa fille. Mon père étant Hermès, je demeurais dans ce même hébergement tout le temps que dura mon entraînement même après qu’il m’ait reconnu comme son enfant. Très fier de mes origines, je me donnais comme mission sacrée d’accueillir les petits-nouveaux. Cette mission me donnait l’occasion de rencontrer mes camarades et de me faire de nouveaux amis ! Je crois que cet exercice fût très bénéfique pour ma carrière dans les affaires. Cette époque me permit d’apprendre à juger les autres, à savoir lesquels pouvaient devenir mes alliés et lesquels seraient mes ennemis. C’était un excellent exercice d’analyse psychologique ! Cependant, j’avais beau me prétendre être un excellent juge de la nature humaine, je finis par me tromper avec une personne qui aurait un rôle capital dans ma vie : Daniel McMillan !

Daniel arriva à la colonie quelques mois après moi. Dès le premier regard, j’ai senti qu’il y avait quelque chose de louche chez lui. C’était un pré-adolescent arrogant, une espèce de brute épaisse qui s’estimait meilleure que tous les autres demi-dieux. Ajoutez à cela qu’il était égoïste et profondément malpoli et vous obtiendrez le pire des colocataires du monde ! Son père divin mit des mois avant de le reconnaître et je dus donc obligé de supporter cette collocation particulièrement difficile durant une éternité ! Je fus soulagé d’un poids immense lorsqu’il sorti de mon bungalow. Malheureusement pour moi, il ne disparut pour autant pas de ma vie. Il était tout aussi insupportable sur les terrains d’entraînement à faire le mariole devant nos professeurs et les spectateurs. Bien sûr, il ne perdait pas une occasion pour se moquer de mes faibles aptitudes au combat sur le terrain.

La vie dans ces conditions me paraissait insupportable. Pourtant, un jour, un véritable miracle se produit. Nos professeurs nous placèrent en duo pour un exercice de survie. Bien naturellement, je me retrouvais dans le même duo que mon rival. Lorsque je protestais auprès de notre entraîneur pour changer de coéquipier, celui-ci prétendit qu’en combinant mes compétences intellectuelles et ses compétences physiques nous formerions sans doute le meilleur des duos et que nous remporterions sans doute ce défi. Malgré notre mésentente du début, nous finissions par reconnaître que notre association était extrêmement efficace. Pas une seule des épreuves ne pouvait nous résister et parvenions à remporter ce concours haut la main. Depuis ce jour-là, je me rapprochais énormément de lui, nous étions devenus des amis inséparables. Même si je n’appréciais pas son côté bagarreur, je trouvais en lui de grandes qualités qui me faisaient cruellement défaut. Il m’aida à trouver le courage d’affronter mes peurs et l’assurance de profiter de tous les plaisirs de la vie. C’est notamment lui qui me poussa dans mes premières soirées de beuveries, qui joua les entremetteurs pour moi lorsqu’une fille me plaisait. C’est également entre ses bras que je découvris le plaisir de l’homosexualité. Je pensais que rien ne pourrait jamais nous séparer mais Daniel finit par quitter le camp pour rejoindre les marines. Bien que très déçu de voir partir mon meilleur ami, je choisis de rester aux Etats-Unis et me faire ma place dans le monde.

Lorsque je quittais la colonie, je repartis à New-York et commençais une nouvelle vie, bien intégré au milieu des mortels. L’une de mes premières initiatives fut de changer de nom de famille. De cette manière, j’étais persuadé que mes « proches » ne pourraient jamais plus me retrouver. Grand fan des écrits du célèbre Maurice Chevalier, je choisis de me nommer Lupin, tout comme le gentleman cambrioleur. Un nom de choix pour la carrière que je m’apprêtais à suivre ! Je rejoins la prestigieuse « Columbia Business School » reconnue pour dispenser le meilleur enseignement dans la branche de l’économie. Je caressais depuis toujours le rêve de devenir entrepreneur comme mon arrière-grand-père. C’était une manière pour moi de rendre justice aux horreurs perpétrées contre ma famille. Assez curieusement, c’est à l’université que j’appris la réalité du monde dans lequel nous vivions. Cet univers loin d’être parfait nous poussait aux pires extrémités, même entre camardes de classe. Nous nous trouvions en compétition constante et les profs nous encourageaient à nous entre-dévorés en organisant des concours. Je compris bien vite que mes dons pour la manipulation et la favorisation de la chance me seraient d’une aide précieuse tout au long de ma carrière. Bien sûr, la malédiction de ma vraie nature se perpétuait et je peinais à me débarrasser de mes troubles d'inattention. J'ajoutais donc d'autres médicaments à celui que le médecin m'avait prescrit dans mon enfance. Rapidement, ces médicaments devinrent des drogues sans lesquelles il m'était difficile de vivre. Je ne me débarrasserais sans doute jamais de cette addiction qui restera sans doute à jamais ma compagne la plus fidèle. Durant des années, je dus me battre contre moi-même et je ne lâchais jamais mes yeux de mes livres. Je finis par être récompensé en étant diplômé de l’université avec la mention « Excellent ». Très ambitieux, je lançais ma propre entreprise dès ma sortie des classes. Suivant l’exemple familial, je choisis de me lancer dans le domaine de la mode. Je lançais donc une petite entreprise de maroquinerie qui se développa bien vite. Après trois ans d’existence, j’ouvris une seconde société à San Francisco. S’il est vrai que j’étais passionné par mon travail, je regrettais que l’argent entre si lentement dans mes caisses. N’étant pas une personne très patiente, je choisis de booster ma carrière en entrant dans le marché noir, mais pas n’importe lequel, celui des œuvres d’art ! N’ayant jamais accepté la dilapidation de l’héritage de mon peuple par ces monstres, j’enquêtais activement sur le parcours de chacun des tableaux dérobés. Puis, une fois retrouvé, je lançais mes hommes à leur recherche qui les subtilisaient avant de les revendre à de célèbres galeries à travers le monde. Jamais personne ne sut comment elle était entrée en leur possession et je réclamais en échange de nos bons services une somme rondelette. Plus tard, j’en fis de même avec les bijoux et les pierres précieuses ! Le sang des miens était ainsi vengé. Bien sûr, plus mon nom était connu, plus il m’était facile d’acheter les services d’excellent voleurs ! Il s’agissait pour la plupart de demi-dieux à qui la chance n’avait pas souri et qui détenaient des dons si particuliers que je les mis à mon profit. Je leur offrais la sécurité de l’emploi et ils me le rendaient bien en assurant une couverture très agréable !

Comme j’appréciais de vivre cette double vie, tantôt millionnaire capricieux et séducteur qui apparaissait au bras de charmantes créatures de rêve, tantôt chef d’une charmante organisation criminelle florissante dont les membres loyaux travaillaient en toute discrétion et avec un certain savoir-faire. A l’aube de mes 38 ans, j’étais l’heureux propriétaires d’une société internationale de la mode. Un véritable petit empire qui fleurissait en beauté années après années.

Cerise sur le gâteau, je finis par partager ma bonne fortune avec mon ami et compagnon de toujours. Après plus de 15 ans passé dans l’armée et une carrière brillante, le commandant Daniel McMilllan était de retour aux Etats-Unis. Il prétendait qu'il désirait changer de vie mais en apercevant son regard fuyant et son silence je compris que quelque chose de terrible avait dû se produrie là-bas. Je pensais un instant que son comportement paranoïaque et colérique avait fini par le trahir. Je gardais cependant le silence, préférant profiter du temps que nous pouvions à présent passer ensemble. Il passa quelque mois chez moi et les premiers temps ne furent pas des plus évidents. Daniel passait la plupart de son temps à se livrer à ses trois hobbys favoris : Jeux d'argent, bagarre et sexe. Détestant les mortels tout autant que moi, il ne se gênait pas pour le leur faire comprendre en envoyant quelques uns à l'hôpital. Il passa plusieurs fois par la case prison. Lassé de son comportement, je finis par lui proposer une solution à son inactivité. Mon organisation criminelle avait bien grandi et je ne parvenais plus à gérer les cambrioleurs que j’avais à ma botte. C’est pourquoi je proposais à Daniel de devenir mon associé et de superviser les opérations de terrain.

Notre organisation fonctionne de cette manière depuis 7 ans et croyez-moi, c’est une machine bien huilée. Rien est surtout ne pourra se mettre en travers de notre chemin !