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Sujet: Les pommes de la discorde. (abigail&tamara) (terminé) Lun 8 Aoû - 14:05
Les pommes de la discorde
Ils n’étaient pas toujours d’accord, en fait ils n’étaient jamais d’accord sur rien, ils se bagarraient tout le temps et ils se testaient mutuellement mais en dépit de leurs différences ils avaient une chose très importante en commun ils étaient fous l’un de l’autre... - N'oublie jamais
Quelques jours après la mission « Scranton »
Voilà quelques jours à présent que les rideaux de sa chambre sont fermés, ne laissant ainsi aucun rayon transpercer le tissu pour couvrir la pièce de lumière. Plusieurs jours qu'il tourne en rond dans son appartement comme un lion en cage. Se remettant de ses blessures et privilégiant sa survie en cas d'attaque, le demi-dieu s'était donc imposé l'isolement. Même lorsque ce pauvre Marvin venait frapper à sa porte pour prendre quelques nouvelles, le fils de Mars jouait le mort. Il agissait différemment avec Maisie et lui envoyait quelques sms pour lui donner des nouvelles, privilégiant le mensonge pour ne pas l'inquiétait davantage sur son état. Le DCLEM avait frappé fort avec les deux otages, les demi-dieux tout autant avec leur sauvetage. Malheureusement, les deux incursions en territoire ennemi n'eurent pas le succès escompté et l'une des otages fut tuée, l'autre secourue par le groupe d'Haytham. Au prix de quelques blessés et d'une perte de confiance évidente de la part des jeunes demi-dieux à l'encontre de leur aîné. Acculé ce dernier n'avait de ce fait pas hésité à les menacer directement s'ils s'en prenaient à l'agent Lond, dévoilant ainsi un éventuel lien entre eux et plaçant Haytham Cassidy en bien fâcheuse position et ça n'est pas Joshua l'ex bouque « maker » qui prétendra le contraire.
« - Je suis allé au camp Jupiter, en ton nom puisque tu étais un peu coincé sur ton lit à délirer. Je t'ai dit que la morphine ce n'était pas bon à forte dose et j'ai entendu beaucoup de choses sur toi Hay. Certains disent que tu es un traître qui fraternise avec l’ennemi. » Une décharge de colère enraya la superbe déjà défaillante du demi-dieu. Le regard noir, les mâchoires crispées, il avait un goût amer en pleine bouche.
« -Ils ne savent pas, ils ne savent rien. D’ailleurs personne ne sait ! »
« -Calme-toi bon sang, tu vas faire sauter toutes les agraphes. »
« -Qu’est-ce que tu as entendu d’autre à mon sujet ?! »
« -Traître, au service de l’ennemi, lâche. Les jeunes ne sont pas tendres. Mais certains te défendent, des personnes qui t’ont vu combattre l’hydre et protéger d’autre demi-dieux. Et puis les anciens te connaissent non ? Ils savent que tu étais présent lors de la guerre contre Gaia. »
« -Je me suis grillé tout seul. J’assumerai tout si procès il y a ! »
« -Mais non, ils ne vont pas te faire un procès. Tout ça ne repose que sur les dires de quelques jeunes. »
« -Bon accouche ! Qu'est-ce qu'ils ont dit ? »
« -A moi ? »
« -Non à la Reine d'Angleterre ! »
« -Bon au moins tu n'as pas perdu ton sens de l'humour c'est bien. »
Faisant comme si son interlocuteur était absent, le demi-dieu s'empara de son portable et envoya un autre sms à Tamara. Il espérait cette fois avoir bien plus qu'un « oui », « non » « peut-être » ou encore le fameux « on verra » qui peuplait le néant de leur conversation téléphonique à présent.
« -Si je te dérange il faut me le dire Hay ?! »
« -Vas donc à l'essentiel au lieu de poser des questions à la con. »
« -Tu m'en veux toujours à ce que je vois ?! »
« -Tu vois, tu recommences. »
Sans réponse de la part de son « amie » le demi-dieu reposa son portable et tenta de quitter le canapé sur lequel il avait élu domicile depuis l'arrivée de Joshua le (faune) satyre. La douleur certes moins conséquente qu'il y a quelques jours, n'en demeurait pas moins difficile à gérer et malgré son égo de coq de basse-cour, Hay ne put s'empêcher de grimacer lorsqu'il tenta (tant bien que mal) de se redresser. Inquiet pour son ami, le faune se précipita pour tenter de l'aider, une opération bien complexe avec les béquilles qu'il se traînait pour cacher aux yeux des humains son caractère hybride. D'un geste de la main, le Marsien fit savoir au bon samaritain d'un jour, qu'il n'avait pas besoin de son aide. Il acheva de se redresser, la main gauche sur son abdomen. Nul doute que s'il continuait de la sorte, les sutures sauteraient une à une. Mais il s'en fichait, la seule chose qui comptait, c'était Tam, malheureusement cette dernière ne semblait pas voir les choses du même avis.
« -Ils vont sûrement m'avoir à l'œil. Josh, je ne peux pas me permettre d'être exilé de la Nouvelle Rome. Il y aura d'autre attaque, c'est évident. Je dois protéger le camp Jupiter et les plus jeunes. Je m'en voudrais toute ma vie si une nouvelle attaque survenait sans que je ne puisse être présent pour protéger les miens. Il faut que j'accomplisse un acte héroïque. »
« -Mets une cape et des collants ! »
« -Le pire c'est que tu te crois drôle. »
« -Ok ! Bon, je t'ai pris quelques médicaments, pas super puissants, je le confesse, mais avec ton passif, je me suis dit qu'il fallait y aller molo. Et si je puis me permettre, tu ne devrais pas insister comme ça avec cette fille. Tu cours à la catastrophe vieux. »
« -Ce n'est pas aussi simple. Et puis je n'ai rien fait, je ne comprends pas sa réaction. »
« -Bah t'as faillis clamser, ce n'est pas rien. Bon aller, je file, vu ton regard, je pense avoir atteint mon quota de conneries. Bonne chance pour ta nouvelle quête de rédemption. À un de ces quatre. » Sans plus de cérémonial, la créature hybride laissa son ancien poulain se permettant avant de partir, d'aller ouvrir les rideaux de sa chambre. Hay ne s'offusqua pas et envoya un autre sms à Tamara
Haytham Cassidy
Salut, c'est encore moi ! J'espère que tu vas bien. Réponds-moi vite cette fois s'il te plaît.
Il pressa la touche « envoyer » et attendit quelques secondes, puis quelques minutes qui finirent par se transformer en quelques heures.
Un mois plus tard.
Un mois venait de s'écouler et toujours aucune grande conversation n'était à signaler. Tamara continuait à filtrer les appels de « son ami » prétextant un emploi du temps chargé. Les sms n'étaient guère plus encourageants. Forcé de constater qu'il n'en tirerait pas davantage, le fils de Mars laissa de côté cet agissement puéril et se concentra sur sa rééducation. De peur de (re)sombrer dans l'addiction et malgré la douleur, il s'était défait de tous les médicaments que lui avait procurés Joshua privilégiant une méthode bien à lui. Comme chaque matin, il quitta son lit afin de se diriger d'un pas motivé faire sa penderie pour l'en délester d'un bas de jogging et d'un vieux t-shirt. Il enfila le tout non sans quelques difficultés, ses côtes encore sous le jonc de la douleur. Mais il en fallait plus pour ébranler notre demi-dieu, qui se saisissait à présent d'une paire de basket, sa paire fétiche. Aujourd'hui encore, c'est en individuel qu'il court, à nouveau enclin à la solitude, il ne pouvait se résoudre à jouer les coaches auprès de Marvin, il devait s'occuper de lui avant. Écouteur sur les oreilles, il s'élança donc le long de son parcours habituel. Au rythme de la musique, il entamait ses premières foulées, ses premières accélérations aussi. Après plus de deux heures d'effort et de multiples points de côté, il accepta enfin de s'avouer vaincu et fit une petite pause sur le premier banc qui se présenta à lui. Il retira ensuite ses écouteurs et s'accorda quelques secondes pour reprendre son souffle. Il en profita pour sortir à nouveau son portable espérant y voir la présence d'un nouveau message sur l'écran verrouillé, mais rien encore et toujours cet insupportable silence radio.
« -Hey ! » Quelque chose venait de s'écraser contre le sommet de son crâne, un quelque chose qui roula jusqu'à ses pieds. Une pomme ! En se redressant, le demi-dieu découvrit l'identité de son agresseur, un pommier et alors qu'il se penchait pour ramasser le fruit, le voilà frappé par ceux que de nombreux penseurs avant lui « appelleront » une révélation. Sans attendre une seconde de plus, il reprit sa course et retourna à son appartement. Arrivé sur les lieux, notre protagoniste se jeta sans ménagement sur son canapé, déverrouilla l'écran de veille de son ordinateur et tapa frénétiquement sur la barre de son moteur de recherche favori. Sur sa lancée, le demi-dieu se mit à lire plusieurs articles et lorsqu'enfin, il eut confirmation, il laissait paraître un grand sourire sur son visage. Il tenait entre ses mains le fruit de la rédemption. Mais avant toute chose, il lui fallait trouver quelqu'un de confiance qui accepterait de le suivre dans cette quête, quelqu'un avec qui il avait au préalable de folles aventures… Mais qui ?
« -Abby ! »
Il quitta à nouveau son canapé, se précipita dans la salle de bains, prit une douche éclair, se changea tout aussi rapidement, sortit un sac dans lequel il balança plusieurs fringues et son chargeur de portable. Puis il quitta son lieu de vie et rejoignit l'extérieur. « -Stêhi ! O harma diabolês » murmura-t-il en lâcha une drachme sur le sol. C'est alors qu'un taxi sortit du sol, laissant apparaitre les Sœurs Grises qui pouffèrent de rire en voyant qui les appelaient (encore) « -A la Nouvelle Rome et ne traînez pas merci ! » Il sortit à nouveau son portable et envoya ces quelques mots à Tam
Haytham Cassidy
Je vais voler les pommes d'or. J'espère ainsi réussir à attirer ton attention Hay
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Sujet: Re: Les pommes de la discorde. (abigail&tamara) (terminé) Jeu 11 Aoû - 11:39
Les pommes de la discorde
Ils n’étaient pas toujours d’accord, en fait ils n’étaient jamais d’accord sur rien, ils se bagarraient tout le temps et ils se testaient mutuellement mais en dépit de leurs différences ils avaient une chose très importante en commun ils étaient fous l’un de l’autre... - N'oublie jamais
Il est des choses qui passent difficilement de la part des êtres proches. Et avoir le sentiment d’être prise pour une conne faisait partie de ces choses que Tamara Lond n’était pas près de laisser passer. En effet, après des retrouvailles faisant suite à vingt-sept années de séparation, son ami d’enfance, la personne de qui elle avait été la plus proche toute sa vie durant, du moins jusqu’au tragique événement qui avait précédé son douzième anniversaire, Haytham Cassidy, ce cher « Penseur » irlandais, avait promis que plus jamais il ne ferait un coup pareil, plus jamais il ne disparaitrait dans donner aucune nouvelle, plus jamais il ne lui mentirait, plus jamais rien de répréhensible. Toujours se dire la vérité. « Tu parles ! » pensait alors la jeune femme. En effet, peu après ces fameuses, houleuses puis heureuses retrouvailles, le fils de Mars avait encore disparu, prétextant une mission de la plus haute importance. Sauf qu’il n’avait plus donné aucun signe de vie pendant des mois, suscitant de nombreuses interrogations et surtout une inquiétude certaine de son amie. Puis, aussi surprenant que cela puisse paraitre, ce fut une mission du DLCEM qui les fit se retrouver. L’agent Lond et son partenaire asiatique Dewei Law avaient pour mission de ramener au quartier général new-yorkais, morte ou vive, une augure romaine capturée lors que la dernière incursion du Département chez les demi-dieux, en lui soutirant au passage quelques informations. Tam s’était fixé comme objectif secret de s’arranger pour libérer aussi discrètement que possible l’otage. Seulement son plan s’est vu mis à mal par une bande de rejetons divins venus également libérer leur amie. Et devinez un peu qui était le doyen de cette expédition ? Haytham Cassidy en personne ! Alors qu’enfin il avait donné signe de vie, enfin ils allaient se retrouver et discuter le soir-même, il s’était bien gardé de lui faire part de ses intentions. Bref, alors que tout aurait pu se dérouler selon les plans de la jolie brune, en réalité, tout se passa de la pire des manières. Quasiment tous les agents locaux avaient été tués, son partenaire avait été grièvement blessé, des demi-dieux également, et Hay n’avait pas été en reste côté blessure. L’agent de terrain avait eu la chance de s’en tirer sans une égratignure et avait tout fait pour sauver son amie. Sur la même longueur d’onde, ils simulèrent une prise d’otage pour pouvoir s’extraire de ce bourbier. Tamara s’empressa de soigner Haytham et de le ramener chez lui. Elle s’était occupé de lui, et alors qu’il s’était assoupi, récupérant lentement, son téléphone sonna, affichant un numéro inconnu.
-Vous êtes Tamara Lond ? -Oui, et vous, qui êtes-vous ? Qui vous a donné ce numéro. -Dr Taylor, je m’occupais du suivi d’Haytham Cassidy, vous êtes la personne à contacter en cas d’urgence. Voilà, il s’est échappé du centre de désintoxication, et ignorant où il se trouve, nous nous inquiétons.
Tam resta bouche bée quelques instant, un silence s’instaura. Il avait menti. Il lui avait encore caché quelque chose, et une chose importante en plus ! Pourquoi n’avait-il pas eu le cran de lui parler ? N’était-ce pas le rôle d’un ami d’être là dans les moments difficiles, d’être la personne à qui se confier ?
-Vous êtes toujours là ? demanda le médecin. -Oui oui. Bon écoutez, tout va bien. Je ne pense pas qu’il reviendra. Il est avec moi, ça va.
Elle raccrocha et retourna voir Hay qui dormait toujours. Elle secoua la tête d’un air extrêmement mécontent et quitta l’appartement. Les jours qui suivirent, elle revint pour s’assurer que tout allait bien. Elle changeait son pansement deux fois par jour, lui ramenait de quoi manger etc. Mais aussitôt qu’il avait assez récupéré pour se débrouiller seul, à savoir quatre jours après, elle ne passa plus du tout, et devint de plus en plus froide et distante, ne répondant quasiment plus à ses messages. Tam était vraiment très en colère contre lui.
Alors qu’elle était en pleine discussion au bureau avec Dewei, qui lui avait le bras en écharpe à cause de cette foutue mission, Haytham lui avait envoyé un nouveau message. Tam, comme à sa nouvelle habitude, l’ignora. C’était déjà assez compliqué de gérer l’asiatique qui commençait à avoir des doutes sur ce qui s’était passé à Scranton sans qu’en plus ce casse-couille de mythomane irlandais vienne en rajouter une couche l’air de rien.
L’agent de terrain continua à être distante un mois durant, espérant que le fils de Mars comprendrait, qu’il s’excuse de son comportement et lui avoue tout. Mais visiblement, rien n’y fit. Il continua à envoyer des messages vides de sens, à essayer de l’appeler, puis à son tour espaça ses tentatives. Jusqu’à ce jour où, revenant d’une pause café, Tam reçu ce SMS qui attira son attention. Hay avait l’intention de voler les pommes d’or. Aussitôt, elle alla voir Marvin pour lui demander de lui en dire plus. Plus efficace qu’une recherche internet, l’agent de liaison lui livra toutes ses connaissance, et miss Lond comprit rapidement que ces pommes pouvaient être la solution miracle pour sauver sa mère. Elle retourna dans son bureau et envoya un SMS à l’irlandais.
Tamara Lond
J’en suis. RDV en bas de chez toi dans une heure. Tam.
Ni une ni deux, la petite brune s’empressa de regagner son domicile et de préparer un sac à dos avec quelques affaires, ne sachant pas vraiment combien de temps prendrait cette « mission ». Toujours était-il qu’elle constituait une chance d’enfin pouvoir retrouver sa mère. Une fois que tout fut prêt, l’agent de terrain ferma son appartement et regagna sa voiture afin de se rendre au pied de l’immeuble où vivait « le Penseur ». Elle attendit de le voir sortir, et quelle ne fut pas sa surprise en le voyant sortir de l’immeuble accompagné d’une blondinette. Tam soupira.
« C’est qui encore celle-là ? » pensa-t-elle.
Sans perdre une seconde, elle sortit de sa voiture pour les rejoindre. Au fur et à mesure qu’elle approchait, le visage de la demoiselle inconnue paraissait lui rappeler quelqu’un. L’avait-elle déjà vue ? Au cours d’une mission ? Faisait-elle partie des rares demi-dieux qui lui avaient échappé ? Au fur et à mesure que les mètres les séparant s’amoindrissaient, Tam cogitait à qui pouvait bien être cette fille.
-Salut, lança-t-elle un peu froidement alors qu’elle les avait rejoints.
Ce fut lorsque la jeune femme blonde ouvrit la bouche pour lui répondre que Tamara reconnut le son de sa voix, et par extension la jeune femme, qui alors n’était plus si inconnue que ça ! Elle avait un nom de famille à consonance française.
-Non ! C’est vous ! La télévendeuse casse-couilles ! Abb… Abigail Cardin, c’est ça ?
Il n’y avait pas à dire, Haytham savait s’entourer ! Pourquoi avait-il demandé à cette fille de venir ? Machinalement, la petite brune la jaugea de haut en bas. Elle était épaisse comme une brindille, alors à moins d’avoir un pouvoir ultra-badass, elle avait du mal à avoir à quoi elle pourrait leur être utile.
-Vous avez changé de look on dirait. J’espère que vous avez aussi changé de métier, marmonna-t-elle. Bon, on commence par quoi ?L’un de vous sait quelque chose d’utile ?
C’était pas qu’elle était pressée d’en finir, mais un peu quand même. D’une part, l’espoir de soigner sa mère avait fait un retour fulgurant dans sa petite tête et donc elle voulait au plus vite vérifier l’utiliser des fameuses pommes d’or, et d’autre part, rester avec Haytham et devoir à chaque fois se demander s’il disait la vérité ou non paraissait être une perspective insupportable. Donc, tout était réuni pour lui donner envie d’achever au plus tôt cette mission. Vite fait bien fait, comme toujours. Si la légende disait vrai, un dragon à cent têtes gardait le pommier. Tam avait prévu quelques armes avec des munitions adéquates. Une chose était sure, il leur faudrait traverser l’Atlantique.
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Sujet: Re: Les pommes de la discorde. (abigail&tamara) (terminé) Dim 4 Sep - 15:09
Les pommes de la discorde
Ils n’étaient pas toujours d’accord, en fait ils n’étaient jamais d’accord sur rien, ils se bagarraient tout le temps et ils se testaient mutuellement mais en dépit de leurs différences ils avaient une chose très importante en commun ils étaient fous l’un de l’autre... - N'oublie jamais
Le trajet fut rapide et le service minimum. Hay n'aimait pas ces trois créatures et ne se gêna pas pour le faire savoir. Encore une chose que l'on ne pouvait lui reprocher.
« -Où allez-vous déjà ? »
« -A la Nouvelle Rome ! Contentez-vous de m'y conduire et arrêtez avec vos questions à la con » lança-t-il froidement. Pour être sûr de ne pas subir une nouvelle salve de questions, le demi-dieu glissa la main dans sa poche pour en sortir une paire d'écouteurs et son portable. En de telles circonstances, seule la musique semblait l'apaiser. Car oui, bien que la perfective d'une quête, exalte notre aventurier, il n'en demeurait pas moins tendu. Et pour cause, l'enjeu était différent, il n'était plus question d'un objet à retrouver, d'une information à collecter ou d'un otage à sauver. Non cette fois, il était question d'honneur, qui plus est de la sienne et Haytham Cassidy ne prend jamais à la légère de telle problématique. Le taxi s'arrêta enfin devant la colonie, l'Irlandais s'acquitta de son dû et laissa le chariot de la damnation, ou taxi new-yorkais pour les non-puristes, disparaître à nouveau. La mâchoire serrée, sac sur le dos, le fils de Mars avança à travers le bois et pénétra l'entrée du camp tout en s'annonçant auprès des deux gardes qui lui faisaient face.
« -Haytham Cassidy ! Je suis l'un des fils de Mars » Les deux jeunes se regardèrent avant de poser à nouveau leur regard sur le nouvel arrivant. Dédaigneux à souhait, le Marsien se préparait déjà à une salve de critiques qui ne tardèrent pas à se faire entendre.
« -Tu n'es qu'un lâche, tu ne mérites pas d'entrer ! »
« -Bien je vois que les rumeurs n'ont pas tardé à se propager. La communication fonctionne bien, j'en suis ravi. Écoutez, je ne suis pas patient de nature, alors il est fort à parier que si vous me titillez un peu trop, ça risque de mal se terminer »
« -Tu nous menaces ?! »
« -Oui, mais c'est une gentille menace. Fils de ? Attends laisse-moi deviner ! L'allure, le manque d'assurance, tu tiens trop fermement ta lance et les deux pulsations par seconde, tendent à me laisser croire que je te fais peur. Hum ça ne sent pas le guerrier né ça. Laisse-moi deviner, tu es un fils d'Apollon ? Quant à toi, c'est l'inverse. Une virilité exacerbée, un corps bien battit et la petite flèche tatouée sur l'avant-bras. Gros stéréotype soit dit au passage. Je parie sur un fils de Diane. » Les deux jeunes se regardèrent visiblement surpris d'avoir été aussi vite percé à jour. Fier de son effet, Haytham en profita pour pénétrer le camp où une fois encore, il fut confronté aux regards réprobateurs de plusieurs demi-dieux qu'il s'amusa à singer dans un premier temps. Puis, parce qu'il se voulait de moins en moins patient, il offrit quelques doigts d'honneur aux plus dédaigneux. Certes, il se donnait en spectacle, mais il s'en fichait totalement. Après tout ce ne sont que des jeunes, ils ne savent rien de la vie, eux qui sont encore cloisonnés ici à s'abreuver des « oui dire »
« -Bonjour ! Je cherche Abby ! »
« -Qui ça ? »
« -Une petite blonde, très très pale, style gothique, j'emmerde le bon goût. C'est une fille de Vénus. »
« -Elle doit être vers là-bas sûrement. » Un là-bas approximatif dont l'Irlandais ne pouvait que se satisfaire. Poussant un soupir bruyant, il tacha de suivre la direction que venait de lui indiquer le jeune homme qu'il venait de croiser. La démarche assurée, il s'approcha du fleuve, où lui-même avait l'habitude de se rendre quand il était encore au camp. Sans rien demander, le demi-dieu prit place sur le rocher, aux côtés de la jeune Abby qui contemplait le court d'eau. « -Ca n'a pas changé ! Je venais souvent ici quand j'avais un petit coup de mou. Ça doit venir de mes racines irlandaises, je suppose ! » Il se tue aussitôt pour laisser la parole à Abby, surement surprise de le retrouver ici. « -Ecoute, je me suis lancé dans une quête probablement stupide sur le papier, mais qui pourrait me permettre de redorer mon image. Plus personne ne me fait confiance, depuis la mission à Scranton. Je dois leur prouver que je ne suis pas un traître, tu comprends ? Mais je ne pourrais y arriver seul et au vu de nos dernières péripéties, je sais que je peux me fier à toi. » Sans plus attendre, il se leva, regarda derrière lui, histoire de vérifier qu'il ne pouvait être entendu et annonça son plan à la jeune et charmante demoiselle « -Je vais voler les pommes d'or du jardin des Hespérides. Tu n'es pas obligé d'applaudir, juste d'approuver et de ce fait d'accepter de me suivre. Je ne te promets pas des vacances, néanmoins, j'ose espérer que cette mission sera moins périlleuse que la dernière en date. S'il te plaît dis-oui, je te serais redevable et crois-moi, j'honore toujours mes dettes. Si tu dis-oui nous partons directement. Enfin disons qu'on fera une petite étape par chez-moi avant. »
Convaincre n'est pas un exercice dans lequel Haytham excelle et pourtant, il avait dû s'y prêter pour rallier la jeune Abby à sa cause. Bien sûr, il avait omis de préciser que le camp Jupiter ne serait pas le seul à profiter du vol de quelques pommes d'or. Une précision qui aura une incidence sur la suite des évènements, mais n'était pas enclins à l'omniscience nos deux protagonistes ne pouvaient le deviner. Rien n'est jamais sûr après tout, même quand les dès semblent être jetés. Cette fois, la chance était du côté de notre Marsien préféré, qui avait, disons-le, un peu ramer avant de convaincre la fille de Vénus de l'accompagner hors des murs protecteurs du camp. Les regards des "autres" toujours empreint d'une hostilité à peine voiler, achevèrent de convaincre Hay de quitter les lieux au plus vite. Il quitta donc la colonie hostile à sa présence et rappela une fois encore les Soeurs Grises en murmurant la formule adéquate avant de lâcher une drachme au sol. Le char de la damnation qui faisait office de taxi, refit son apparition. Sans s'enquérir de la moindre politesse, le demi-dieu donna la bonne adresse priant les trois créatures de ne poser aucune question. Arrivés à NY, Hay retrouva son appartement qu'il ne prit pas la peine de faire visiter à Abby, il se contenta juste d'un « -Désolé pour le désordre ! » et retourna auprès de son ordinateur pour récolter quelques informations, utiles de surcroît pour mener à bien ce nouveau périple qui leur tendait les bras. C'est alors que son téléphone se mit à sonner, l'alertant de l'arrivée du nouveau message. Sans attendre, le demi-dieu se précipita sur l'appareil, déverrouilla l'écran à l'aide de son pouce pour s'enquérir de la réponse de Tamara. Dès lors il ne put réprimer un « -Merde ! » qu'il aurait malgré tout préféré silencieux afin d'éviter la moindre suspicion auprès d'Abby.
« Un merde ! » qui s'accentua lorsque notre demi-dieu prit connaissance de l'heure à laquelle ce message lui avait été transmis, une heure qui laissait présager l'arrivée imminente d'une tornade brune. « -Bon, je crois que l'on peut mettre les voiles et que sous peu nous aurons ce que je peux qualifier de visite "impromptue. » Incertain quant à la suite des évènements, Hay prit en photo l'écran de son ordinateur qui laissait entrevoir une carte des Iles Canaries, puis il récupéra son sac et invita son amie à le suivre pour descendre. La montée dans l'ascenseur se passa sans encombre, à l'inverse de la conversation qui tardait à reprendre. « -Ecoute, j'ai un aveu à te faire, enfin deux. » Les imposantes portes métalliques de l'ascenseur s'ouvrirent alors sur l'entrée « -D'un ce n'est pas que pour le camp Jupiter que je fais ça ! » Ils quittèrent le haut et rejoignirent l'entrée où la tornade brune venait d'élire domicile. « - De deux on ne sera pas seul ! » Tamara quitta son véhicule et s'approcha donc du binôme. Le « salut » qu'elle lança fut aussi froid qu'un pot de glace Haagen Daz tout droit sorti du congélateur. Haytham fut surprit, tellement qu'il se demanda si elle ne s'adressait pas à quelqu'un d'autre. Il remarqua notamment le regard insistant de « son amie » à l'encontre d'Abby, se demandant à quoi pouvait bien penser l'agent Lond en fixant la fille de Vénus de la sorte. Puis les premiers mots furent échangés entre les deux jeunes femmes qui semblaient se connaître. « -Attendez ! Stop ! On revient en arrière là, vous vous connaissez ? Toutes les deux ? Depuis quand ? Je suis perdu là ! » Tamara enchaîna, aimable comme une porte de prison, elle semblait bien décidée à les suivre « -Hey deux secondes Calamity Jane. Je t'ai prévenu par SMS certes, mais je ne concevais pas le fait que tu viennes avec nous. »
Sujet: Re: Les pommes de la discorde. (abigail&tamara) (terminé) Mer 7 Sep - 10:57
Les pommes de la discorde
Ils n’étaient pas toujours d’accord, en fait ils n’étaient jamais d’accord sur rien, ils se bagarraient tout le temps et ils se testaient mutuellement mais en dépit de leurs différences ils avaient une chose très importante en commun ils étaient fous l’un de l’autre... - N'oublie jamais
Abigail était une fan de shopping, de ragots et de séries télévisées. Des activités qui demandaient d'être un minimum social (sauf pour le point numéro trois). D'ailleurs, son passe-temps préféré (en dehors de rattraper son retard dans ces séries préférées) était de se mettre à un point en hauteur pour regarder les liens qui se tissaient entre ses semblables, en n'oubliant pas de se préparer un gros pot de popcorn pour grignoter en profitant du spectacle. C'était les rares fois où son pouvoir ne lui pesait pas comme une malédiction. Quand elle ne pouvait plus le supporter, la contemplation d'un simple cours d'eau était reposant. Surtout lorsqu'on cherchait l'inspiration ou la motivation.
La fille de Vénus avait essayé de se plonger dans la rédaction de son courrier du coeur, bien qu'elle savait pertinemment que de se rendre au Camp Jupiter pour s'entraîner serait un choix plus pertinent, comme était toujours en période d'essai. Sa dernière mission avait été un échec. L'otage était morte. Ces brèves réussites n'avaient rien changé à la bataille. Abigail se sentait plus inutile que jamais. Au lieu que cette défaite la motive à aller de l'avant et redoublé d'efforts, cela la déprimait. À quoi bon ? Elle resterait une fille de Vénus, sans pouvoir vraiment offensif. C'était comme partir avec un handicap. Elle enviait les demi-dieux avec un pouvoir précis et utile qui leur permettait de savoir immédiatement quel voie choisir pour l'avenir. Abby espérait que se plonger dans son travail officiel l'aiderait à se changer les idées. Rien de tels que les problèmes de coeurs des autres pour se sentir mieux ! Dans un premier temps, cela lui remonta un peu le moral, mais quand vint le moment de réfléchir à une réponse, la demi-déesse dut faire face à un manque d'inspiration horriblement frustrant. Les idées étaient là, mais il fallait trouver une méthode moins cynique de les coucher sur le papier.
Elle en était encore à trouver sa première phrase, posant son bloc-notes à côté d'elle en soupirant, lorsqu'elle sentit quelqu'un s'installer sur le même rocher qu'elle. Abigail se retourna vivement pour faire un commentaire acide, mais s'arrêta en reconnaissant Haytham. Sa mine boudeuse fit place à un sourire éclatant. "Haytham ! ça fait un bail !" S'exclama-t-elle. Au mieux de sa forme, elle se serait certainement jetée dans les bras du fils de Mars. Mais cette joie de vivre l'avait définitivement quitté depuis que son coeur avait été brisé par un amour impossible. Un grand sourire était le maximum pour elle. Avant qu'elle ne puisse continuer avec les formules d'usage visant à s'inquiéter de la santé et des raisons de cette visite, son interlocuteur enchaîna. Abby ouvrit les yeux ronds de surprise en entendant parler d'une quête. "Je comprends, je n'ai pas non plus brillé lors de ma dernière mission." Commenta-t-elle un peu pétisement. Elle essaya de camoufler sa gêne avec un haussement d'épaule.
Elle se releva et épousseta sommairement ces vêtements. Haytham était en quête et il l'avait choisi, elle, comme compagnon de bataille. Elle qui se sentait inutile. Cela lui fit très plaisir, bien qu'elle ne le montrât pas directement. À la place, Abby émit un petit sifflement admiratif en entendant les détails de la quête. "Ça ne rigole pas. Tu dois être vraiment au plus bas pour avoir écopé d'une quête pareille." Commenta-t-elle avec un sourire espiègle. Haytham en venait à la supplier de se joindre à cette aventure. Heureusement qu'Abigail avait une bonne couche de fond de teint sinon, on verrait certainement son rougissement. C'était la première fois qu'on insistait autant pour qu'elle participe à une quête. "C'est bon, c'est bon, pas besoin de mettre autant de forme dans ta demande, j'accepte." Elle marqua tout de même une hésitation, avant d'ajouter. "Tu es certain de ne pas préférer un autre fils de Mars ou un demi-dieu avec un pouvoir... Tu sais... Un peu plus offensif comme coéquipier ?" Demanda-t-elle timidement. Elle redoutait que sa suggestion fasse changer d'avis le fils de Mars, mais, elle se devait de le faire. Une part d'elle, directement liée à son manque de confiance en soi, se demandait pourquoi son visiteur avait choisi la pauvre fille de Vénus inutile qu'elle était.
"Laisse-moi le temps de prendre quelques affaires et je suis tout à toi." Déclara-t-elle avec un enthousiasme inédit lorsqu'elle reçut la confirmation que c'était bien elle qu'Haytham voulait comme partenaire. D'ordinaire, Abby traînait les pieds pour les entraînements ou les missions collectives. Ici, c'était différent. Elle alla chercher rapidement un sac à dos qu'elle remplit avec des carrés d'Ambroisie, un sac de couchage rouler en boule, de la monnaie aussi bien pour le monde des mortels que mythologique et son glaive réglementaire. Sans oublier de se coiffer d'un chapeau, de chausser de lunette de soleil et de s'armer de bombonne d'insecticide. "Armé et prête à partir en quête !" Commenta-t-elle en adressant un salut militaire à Haytham. Avec son sourire aux lèvres et son attirail, on aurait pu croire qu'elle s'apprêtait à partir en randonner et non en mission ultra-dangereuse.
Bien sûr, l'animosité du reste du camp avec le Marsien n'échappa pas à la belle blonde. Abigail eut le bon goût de ne faire aucun commentaire sarcastique. Vu la réaction des autres, peut-être qu'Haytham l'avait choisie pour sa quête parce que personne d'autres n'auraient accepté. Cette pensée mit du plomb dans son enthousiasme et elle retrouva une attitude qui lui correspondait un peu plus, main dans les poches et regard baissé. La fille de Vénus n'osa formuler ces soupçons à voix haute, de peur d'en recevoir la confirmation.
Que dire du voyage ? Abigail utilisait toujours les moyens classiques pour se rendre à New-York ou San Francisco pour ces séances shopping. Cette première expérience du char de la damnation la confirma dans cette résolution. Abby en sorti avec les jambes flageolantes et l'esprit embrouillé. Elle suivit le demi-dieu jusqu'à son appartement. "J'ai toujours voulu voir à quoi ressemblait le logis d'un demi-dieu vivant en dehors du Camp." Commenta-t-elle avec une étincelle de curiosité dans le regard, le genre de regard qu'elle avait lorsqu'on lui faisait miroiter un bon ragot. La réponse à ce mystère fut : ordinaire et bordélique. C'était un peu décevant. Elle fit une légère moue à cause de cette déception et croisa les bras en s'adossant à un mur en attendant qu'Haytham ait fini avec ces préparatifs. Une sonnerie de téléphone brisa le silence. La réaction du fils de Mars piqua de nouveau sa curiosité. "C'est ta petite amie ?" Plaisanta Abby en ne se doutant pas à quel point sa plaisanterie s'approchait de la vérité. "Détends-toi. Je plaisantais." Ajouta-t-elle rapidement en levant les mains en gage de paix.
Abigail alla de surprise en surprise. Maintenant, le demi-dieu parlait de visite impromptue. La fille de Vénus se crispa, car elle pensa directement à l'intervention d'un monstre, même si c'était peu probable que ces créatures aient la politesse d'envoyer un texto pour prévenir des attaques. Pas le temps de poser des questions, Haytham semblait presser et elle suivit le mouvement jusqu'à l'ascenseur. "Laisse-moi deviner. Tu sors avec un monstre, mais vous vous êtes embrouillés. Malgré tout, il ou elle a encore des sentiments pour toi alors il ou elle t'a envoyé un texto avant que sa bande vienne te dévorer tout cru." Spécula-t-elle avec malice pour détendre l'atmosphère tendue durant le mince voyage dans l'ascenseur.
Dans un tintement, les portes s'ouvrirent et Haytham lui confia qu'il avait deux aveux à faire. Abigail arrêta ses scénarios d'amour impossible entre demi-dieu et monstre pour écouter attentivement. "Ce n'est pas une quête officielle ?" S'étonna Abby devant la première révélation. Elle n'eut pas vraiment le temps de poursuivre, car, comme il l'avait prédit, le temps d'arriver à l'entrée, ils n'étaient plus seuls. "C'est bon, pas besoin dans dire plus." Coupa-t-elle rapidement sur un ton catégorique. Elle voyait le lien qui unissait ces deux personnes. Un lien très complexe, comme elle n'en avait jamais vu auparavant. À première vue, il s'agissait d'une corde solide, mais lorsque la demi-déesse y fit attention, elle percevait d'autres couleurs. Ce qu'elle avait pris pour un lien unique était en fait composé de plein de fils de nuances différentes. La demi-déesse ne put s'empêcher de plisser les yeux pour en regarder les détails, donnant l'impression de rendre son regard insistant et suspicieux à Tamara.
"Salut." Répondit Abigail distraitement. Elle était bien plus concentrée sur le lien que sur la personne en elle-même. Ce ne fut que lorsque Tamara la reconnut qu'elle put en faire de même. "Miss grincheuse au pourboire généreux !" S'exclama-t-elle, utilisant le surnom du serveur. "Je suis flattée qu'on se souvienne de moi. Un peu moins d'être appelé télévendeuse casse-couille, par contre." Répliqua-t-elle. Abby croisa les bras et tapota du pied avec mauvaise humeur. "C'est bon ? L'inspection est finie ?" Répliqua-t-elle lorsque Tamara la regarda de haut en bas.
Non mais de quoi elle se mêlait à critiquer son look et son ancien métier ? Abigail ouvrit la bouche pour lancer une répartie bien sentie, mais Haytham l'interrompit en se posant, à juste titre, un tas de questions. "On s'est déjà croisé." Résuma-t-elle avec humeur et un petit geste dédaigneux de la main, comme si ce n'était qu'un détail ennuyant. "Dans le cadre de mon ancien travail. C'était il y a longtemps." La fille de Vénus lança un rapide regard à Haytham puis à Tamara. "Quant à vous deux, je n'ai pas besoin de demander comment vous vous connaissez, c'est tellement évident." Commenta-t-elle avec le sourire supérieur qu'affiche ceux ayant connaissance de certains secrets. Son sourire s'agrandit devant la réaction Haytham qui déclara que Tamara n'était pas censée venir. "Et vous ? Qu'est-ce que vous savez faire d'utile ?" Questionna-t-elle en retour en se tournant vers l'agent Lond. "C'est bien beau de juger les autres, mais comme Hay vient de le dire, vous n'étiez pas invitée, alors, si vous voulez venir, c'est à vous de dire comment vous pouvez être utile à cette quête. Quel est votre parent divin ? Quels sont vos pouvoirs ? Allez, ne soyez pas timide."
Si son propre pouvoir pouvait déterminer quel lien complexe et follement intéressant liait Haytham et Tamara, elle ne savait pas que cette dernière n'était qu'une simple mortelle. Elle partait du principe qu'il s'agissait d'une demi-déesse comme elle, car elle ne voyait pas ce que ferait une mortelle appartenant à l'ennemi dans une quête. Même une quête non-officielle.
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Sujet: Re: Les pommes de la discorde. (abigail&tamara) (terminé) Jeu 8 Sep - 21:43
Les pommes de la discorde
Ils n’étaient pas toujours d’accord, en fait ils n’étaient jamais d’accord sur rien, ils se bagarraient tout le temps et ils se testaient mutuellement mais en dépit de leurs différences ils avaient une chose très importante en commun ils étaient fous l’un de l’autre... - N'oublie jamais
L’agent de terrain avait rejoint le duo de demi-dieux. Un duo qu’elle se serait fait un plaisir de boucler il y a de cela quelques mois. Mais depuis ses retrouvailles avec Haytham, les choses avaient changé, sa vision du monde mythologique avait changé, et elle avait compris qu’ils n’étaient pas tous à mettre dans le même panier… Même si à l’heure actuelle, le fils de Mars avait effectué une sévère marche arrière en ce qui concernait l’estime que lui portait Tam. La brune était très en colère après lui, et pour cause, il avait encore une fois menti, encore une fois disparu. L’irlandais ne semblait pas s’être rendu compte du mal qu’il avait pu faire à son amie d’enfance, il continuait à lui envoyer des SMS, l’air de rien, comme si tout était normal. Mais l’appel qu’elle avait reçu du médecin du centre de désintox’ avait bien refroidi l’agent Lond qui se montrait distante, histoire de lui donner une bonne leçon. Et enfin il trouvait un truc intéressant à dire : la quête des pommes d’or ! Si ce trésor parvenait à guérir la mère de Tamara, celle-ci en oublierait probablement sa rancœur. Pour l’instant, elle s’était contentée de se pointer devant chez le fils de Mars, histoire de participer à la recherche. Hors de question pour elle d’attendre sagement alors qu’elle était concernée. A dire vrai, elle aurait préféré faire la quête seule, mais elle était trop honnête pour doubler Hay. L’idée de le revoir durant plusieurs jours lui était désagréable car elle était encore bien en rogne contre lui. Et lorsqu’elle constata qu’encore une troisième personne, une demi-déesse de surcroit, allait être de la partie, le côté asociale de la belle brune en prit un coup. L’apothéose fut lorsqu’elle reconnut à blondinette en question. La télévendeuse à l’optimisme acharné. Génial ! Par contre, le côté amusant était que celle-ci paraissait avoir changé. Voilà qui serait un peu moins barbant, puisqu’elle semblait avoir un peu plus de répartie.
Alors que le Marsien s’étonna que les deux filles se soient déjà croisées, Abby résuma la situation, et Tam ne jugea pas utile d’étayer l’explication plus qu’un simple : -C’était déjà suffisamment désagréable, évitons d’en reparler.
La blondinette parla alors de l’évidence de la rencontre entre Tam et Hay. Il était juste impossible qu’elle devine, ce n’était quand même pas écrit sur leurs fronts qu’ils avaient été élevés ensemble. L’agent de terrain se contenta se lever les yeux au ciel en secouant légèrement la tête en signe d’agacement. Une chose n’avait pas changé, ce don qu’avait Abigail pour l’énerver. Et ce sourire suffisant… Tam lui aurait volontiers broyé la mâchoire.
-Tellement évident qu’on va aussi éluder le sujet, ça ne vous regarde pas, miss « Je sais tout ».
Et Abby continuait à jouer avec sa vie. Cette fille n’avait aucun instinct de survie ou quoi ? Elle provoquait délibérément Tamara. Il était clair qu’elle ne savait pas à qui elle avait à faire.
-Ce que je sais faire ? commença-t-elle en faisant un pas vers elle afin qu’elles ne soient séparées que d’une vingtaine de centimètres, braquant son regard sombre dans le sien. Je peux vous coller une balle dans l’œil à une distance de deux-cents mètres, ça vous va, ça ? Et vous, à part mettre en rogne ceux à qui vous parlez, vous avez une compétence quelconque ? Allez, ne soyez pas timide, lança-t-elle en reprenant le ton et les mots qu’avait employé la blondinette pour lui poser la question.
Haytham prit alors la parole pour lui dire qu’elle n’était pas prévue au programme, ce qui fut répété par l’inutile Abby. Tam haussa les sourcils avec un rire ironique à l’attention du fils de Mars.
-Ce serait bien la première fois que tu m’informes tout simplement de ce que tu vas faire. Ca ressemblait d’avantage à un « si tu veux en être… ». Et clairement, j’en suis, vu que je suis concernée. C’est pas comme si t’avais le choix.
La question d’Abby concernant les parents divins, d’ailleurs inexistants, de Tam, montra son ignorance quant à son statut de « simple mortelle ». La belle brune fronça les sourcils en dévisageant son interlocutrice.
-Et toi, ne m’insulte pas, mes parents sont ce qu’il y a de plus normal. Par contre j’ai le pouvoir de te coller une bonne droite qui te fera fermer ta gueule pendant une bonne semaine, et crois-moi, ça me démange, alors tu ferais mieux de te tenir à carreaux.
Sur ces bonnes paroles, il fallait quand même bouger, autant se disputer en optimisant et se rapprochant du but.
-OK, maintenant que les présentations sont faites, il va peut-être falloir qu’on s’active un peu, inutile de s’attarder ici. Le jardin des Hespérides où se trouvent les pommes d’or est sensé se trouver sur les rives océaniques de l’Espagne, donc vers l’actuel détroit de Gibraltar. Je nous prends des billets pour l’Espagne tout de suite.
Elle sortit son smartphone et en quelques clics, elle avait réservé trois billets pour le premier vol au départ de JFK.
-On décolle dans deux heures, direction Gibraltar. Y a une escale à Londres. Onze heures de voyage.
En énumérant tout ça, Tam se disant que ça allait être le voyage le plus long de sa vie. Mais c’était pour la bonne cause, de l’état de sa chère maman dépendait la réussite de cette quête, et c’était une raison suffisante pour mettre de l’eau dans son vin et supporter cet hypocrite d’Haytham et sa super copine. D’ailleurs qui était-elle pour lui, celle-ci ? Elle chassa d’un mouvement de tête cette question, après tout, ça ne la regardait pas, elle ne voulait pas savoir. Ou peut-être que si. Non non voyons, absolument pas.
-Venez, je nous conduis, déclara-t-elle en montrant sa voiture du regard.
Elle entama la marche pour traverser la rue dans le but d’atteindre la berline aux vitres teintées. A quelques mètres, elle avait pressé le bouton de la petite clé pour ouvrir le coffre, afin que ses deux « invités » puissent disposer leurs sacs. Celui de la conductrice était déjà présent. Tamara s’installa au volant et attendit que les deux rejetons divins s’installent dans la voiture.
Le trajet vers l’aéroport ne fut pas bien long, une dizaine de minutes tout au plus, grâce, ou à cause, de la conduite assez « sportive » de l’agent de terrain. Disons que son état d’énervement ne l’encourageait pas à conduire de manière plus souple, et elle n’en avait de toutes manières pas envie. Une fois arrivés, elle gara sa voiture dans le parking réservé aux périodes longues de stationnement. Après tout, personne n’avait idée du temps que prendrait cette quête. Le coté incertain n’avait rien de rassurant mais n’entamait en rien la motivation de l’agent Lond qui était déterminée, et ce depuis des années, à ramener sa mère des limbes du silence dans lequel elle s’était murée. Quelque chose s’était brisé en elle lorsqu’elle avait vu ce monstre ôter la vie d’Eileen, la mère d’Haytham, et il fallait absolument qu’elle reprenne ses esprits. Vingt-sept ans passés ainsi, c’était vingt-sept de trop !
Tam sortit de la voiture et rouvrit le coffre, afin que chacun puisse récupérer ses affaires. Il faudrait les passer en soute, du moins le sien, étant donné ce qu’il contenait… Elle les entraina ensuite dans le terminal des départs et alla à une borne pour retirer les billets. Inutile d’aller à un guichet, si c’était pour s’adresse à une Barbie incompétente qui poserait des questions inutiles, autant éviter, étant donné la patience toute relative de l’agent de terrain. Cette dernière entra son nom et son numéro de passeport avant de laisser la place aux deux autres afin qu’ils fassent de même, avant de finaliser la commande pour imprimer les billets. Une fois que chacun eut ses billets en main, il fallut faire déposer les bagages sur le tapis, afin de les envoyer dans la soute de l’avion. Faire la file d’attente au milieu de tous ces touristes, ignorant la réalité du monde qui les entourait, qui ne s’occupaient que de leurs petites vacances en Europe. Ça avait quelque chose d’agaçant, mais d’un autre côté, leur insouciance n’était-elle pas enviable ? Peut-être que oui, mais Tamara n’avait plus été comme eux depuis quasiment trois décennies, elle avait oublié ce que c’était que de ne pas se méfier de tout le monde.
Les voilà à présent tous les trois dans cette interminable file d’attente. Enfin, interminable, tout est relatif, une quinzaine de personne tout au plus. La dernière fois que la brune et la blonde s’était retrouvées ainsi, c’était dans un Starbucks, après avoir eu une conversation qui, aux yeux de l’agent Lond, avait été des plus désagréables. Il fallait dire qu’avec trois côtes fêlées et un sérieux manque de caféïne, elle n’avait pas été d’humeur à tolérer l’excès de positivisme de la Abigail Cardin de l’époque. Aujourd’hui, la fille de Vénus était, certes toujours aussi agaçante, mais un peu moins inintéressante, elle avait acquis un certain mordant qui lui manquait à l’époque.
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Sujet: Re: Les pommes de la discorde. (abigail&tamara) (terminé) Sam 10 Sep - 15:30
Les pommes de la discorde
Ils n’étaient pas toujours d’accord, en fait ils n’étaient jamais d’accord sur rien, ils se bagarraient tout le temps et ils se testaient mutuellement mais en dépit de leurs différences ils avaient une chose très importante en commun ils étaient fous l’un de l’autre... - N'oublie jamais
L'arrivée de Tamara était « une surprise » (plutôt mauvaise) sur l'instant, mais pas imprévisible au vu du caractère spécial revêtu par cette nouvelle quête entrepris par Haytham. Egoïste, nombriliste, égocentrique, nombreuses était les formulations adéquates dont il s'auto-congratulait lorsque l'occasion venait à se présenter. L'image qu'il renvoyait de lui était au moins aussi déplorable que le regard que portait sur lui bon nombre de demi-dieux. D'ordinaire, ce genre de détails était à reléguer dans le placard des choses « insignifiantes » et de ce fait, ne perturbait pas le fils de Mars. Cette fois, puisque de toute évidence l'air du changement s'annonçait, le demi-dieu se sentait mal à l'aise, presque oppressé par ces regards inquisiteurs qui jamais ne le quitter. Traitre par ici, traitre par-là, tel Jésus portant sa croix, il portait ce statut comme le pire des supplices. Mais le pire de tout ne demeurait pas dans le regard des siens, mais dans l'attitude de Tamara, qui n'avait de cesse de s'éloigner ces derniers temps, à tel point que le Marsien se demandait si cette fois, leur amitié survivrait à ce nouvel affront. Car oui, même s'il avait longtemps fait l'autruche, voilà qu'à présent, tel l'éclair de génie qui traversa Einstein lorsqu'il découvrit la formule inhérente à la relativité, la raison de cet éloignement progressif lui apparut avant même qu'il n'est franchi les portes métalliques de l'ascenseur, qui aujourd'hui fonctionnait.
Après avoir quelque peu ménageait Abby sur ses intentions et alors que les deux complices s'approchaient de la sortie, Haytham entreprit de balancer maladroitement la vérité avant que la fille de Vénus ne découvre les faits par elle-même. « - Non Abby, ce n'est pas une quête officielle, je l'entreprends de mon plein grès. Comprends-moi ! J'ai l'impression que plus personne ne me fait confiance sur le camp, pas même les aînés, ceux avec qui je me suis formé. J'ai eu des échos et je sais que beaucoup pensent que je suis un traitre à cause de ce qui s'est passé lors de la dernière mission. » Les images de la mission, tels des flashs qui nous éblouisse au mauvais moment, lui revinrent en mémoire. « -J'ai vraiment cru que j'allais mourir… qu'elle ne s'en sortirait pas … » Il n'eut pas le temps d'achever ce qui ressemblait au long monologue d'un l'aveu. Ils quittèrent donc le hall pour rejoindre l'extérieur. Le temps était maussade, presque autant que l'humeur de Haytham Cassidy qui reconnut au loin son amie d'enfance, elle-même contaminée par la morosité. Quelle ne fut pas sa surprise en constatant après un « salut » glacial pour seul premier contact, qu'Abby connaissait déjà Tamara. Les yeux ronds, il entreprit d'ailleurs d'écouter leur premier échange pour glaner quelques informations, avant de se décidait à poser lui-même ses propres questions. « -Tu étais télévendeuse ? » lança-il à l'encontre de la fille de Vénus, presque en la dévisageant tant cette information lui paraissait surprenante. Car oui pour exercer ce métier, il faut en théorie être agréable à l'encontre du futur client, une chose qui paraissait en totale opposition avec l'asociabilité à peine feinte de miss Cardin. À moins bien sûr que ce métier ne corresponde à une période plus épanouissante dans la vie de la jeune femme. Ne voulant pas remuer le couteau dans la plaie encore à vif, le demi-dieu préféra ne pas étancher sa soif de curiosité et se contenta d'un simple « -Je vois » !
Haytham appréciait la fille de Vénus, un fait suffisamment rare pour être relevé. Il est vrai que le fils de Mars possède peu, voir très peu d'amis et qu'ils sont, en majorité, humains. Depuis la fin de son parcours initiatique au sein du Camp Jupiter, le fils d'Eileen Cassidy étant devenu itinérant, a coupé les ponts avec une bonne partie de ses camarades demi-dieux et jusqu'à la première attaque, il avait continué à entretenir la distance. Solitaire par nature, il n'éprouvait pas le besoin d'être entouré de personne « comme lui » et se complaisait dans sa petite et triste existence. La première attaque, violente et fulgurante eut pour effet de le rappeler à l'ordre, de lui faire prendre conscience de sa totale appartenance à ce monde qu'il cherchait à fuir depuis toujours, sans oser sans défaire. Mars était son père et eux, ces demi-divinités, ces rejetons divins, sa famille. On ne tourne pas le dos à sa famille. Abby fut donc la première « parente » avec laquelle il sympathisa. Touché par sa détresse, il l'empêcha de commettre l'irréparable. Depuis elle reste et demeure, la seule personne pour laquelle il éprouve un semblant d'affection sur le camp, mais plus encore elle est l'une des seules qui ne le pas avec hostilité, l'une des seules qui ne l'a pas affublé du titre peu enviable de « traître de l'année ». Et de ce fait, malgré qu'il soit question de Tamara, il ne put s'empêcher de prendre la défense de sa camarade lorsque son amie d'enfance lança les premières hostilités. « -Hey c'est bon là ! Si c'est pour faire des états d'armes et jouer les gros bras, tu peux te barrer. Je ne sais pas quel est ton problème, car de toute évidence, tu en as un, mais ça n'est pas de cette façon que tu parviendras à arranger les choses. Quant au sms, ça n'était pas une invitation que ce soit clair. Je voulais juste t'avertir au cas où, sait- on jamais, tu es un regain d'inquiétude ou que tu te décides à ne pas attendre deux semaines avant de me donner un semblant de nouvelles… » Irrité, ce cher Haytham ? À peine ! Les mots avaient ainsi quitté sa bouche, sans qu'il n'en prenne la pleine mesure. Pour dire vrai et sans chercher la moindre justification à cet échange tout sauf cordial, Hay se sentait mal à l'aise, presque acculé en la présence de Tamara et sa façon de s'exprimer n'arrangeait rien.
Se plaçant au milieu des deux jeunes femmes afin d'éviter un possible accident « diplomatique » le fils de Mars fusilla l'agent Lond du regard. Il ne savait plus quoi dire et quoi penser. Jamais il n'avait été confronté à tant d'hostilité si ce n'est lors de leur première retrouvaille après le combat contre le ruscoffe. Quelque chose s'était brisé entre eux, un quelque chose qui sur l'instant semblait irréparable et nul ne doute qu'une fois encore, le responsable était tout trouvé. « -Ne lui parle pas comme ça, elle est de notre côté. Et par pitié, ne vas pas me sortir que je n'ai aucun ordre à te donner. » La dernière réplique acerbe décochée, Tamara prit l'initiative de leur prendre des billets, comme toujours, elle était organisée, bien plus que ne l'était Haytham qui n'avait même pas songé à l'avion, sûrement, car ce moyen de transport est trop banal quand on est un demi-dieu. Il posa son regard sur Abby, lui faisant ainsi savoir qu'il ne fallait pas aller à la confrontation et laissait Tamara jouer les petits chefs pour le moment. Passé les formalités, l'agent de terrain annonça la suite des opérations rendant la mission encore plus concrète qu'elle ne l'était jusqu'alors et ne manquant pas souligner qu'ils en auraient pour onze heures de voyage. Haytham leva un sourcil et reprit la parole sachant d'avance qu'il s'attirerait les foudres de Tamara. « - Génial, avec une ambiance pareille, les onze heures vont défiler à une de ces vitesses. » Il regarda à peine son amie d'avance et accepta, aux côtés d'Abby de l'accompagner jusqu'à la spacieuse voiture pour y déposer son sac à dos dans le coffre. Puis avant de prendre place côté passager, il arrêta la fille de Vénus pour la mettre en garde « - Juste pour te prévenir, elle a comme qui dirait une conduite…sportive. Accroche-toi bien ! » Passé la mise en garde, il rejoignit Tamara à l'avant, prenant bien soin de nouer sa ceinture.
Évidement, nos héros arrivèrent très rapidement au JFK airport. Haytham se retint d'émettre la moindre remarque acerbe sur cette conduite qu'il ne connaissait que trop bien pour l'avoir lui-même expérimenté. Sans un égard pour l'agent de terrain, il récupéra ses affaires, sourit à Abby pour la mettre à l'aise et avança sac sur le dos. « -Tu as prévu de partir longtemps ? » lança-t-il froidement à la jeune femme qui devrait au vu de l'importance de son bagage, le passer en soute. N'étant pas à une hostilité prêt, il la laissa répliquer avant d'enfin rejoindre le terminal des départs pour s'approcher d'une borne afin d'en retirer les billets. « - Une borne c'est tellement mieux, pas de contact humain, n'est-ce pas Tamara ? » Une pique de plus, décidément, Hay lui-même tendait le bâton pour se faire battre. Passeport en main, le fils de Mars s'acquitta des derniers contrôles qu'il passa son encombre, au vu de ce que contenait son sac à dos, on lui permit de lui permit de le garder. À ces humains et leurs appareils, toujours aussi simples à berner. Billets en main nos trois complices d'un jour rejoignirent la petite file d'attente. Des touristes pour la plupart, leur sourire ébahit en disaient long sur leur motivation et la bonne humeur qui s'en dégageait. « -Moi aussi je me paierais bien des vacances à l'occasion. Il y en a qui sont chanceux. » lança-t-il en regardant des touristes asiatiques qui prenaient quelques photos. « -Alors Abby ! Je dois d'abord te remercier d'avoir accepté de m'accompagner. Mais avant tout et pour éviter les ambiguïtés, sache que je ne t'ai pas choisi par dépit, mais uniquement parce que tu es l'une des rares personnes en qui je peux avoir confiance. » Sentant le regard pesant de Tamara sur lui, le demi-dieu se sentit obligé d'apporter une nuance à son propos « -J'entends par là, l'une des rares personnes du Camp Jupiter. Dis-moi Tamara, tu comptes me fixer longtemps comme ça ? C'est quoi ce numéro de garce irascible ? Tu as quelque chose à te prouver ? »
Sujet: Re: Les pommes de la discorde. (abigail&tamara) (terminé) Lun 19 Sep - 22:24
Les pommes de la discorde
Ils n’étaient pas toujours d’accord, en fait ils n’étaient jamais d’accord sur rien, ils se bagarraient tout le temps et ils se testaient mutuellement mais en dépit de leurs différences ils avaient une chose très importante en commun ils étaient fous l’un de l’autre... - N'oublie jamais
On pouvait dire qu'Abby était passée par toutes les émotions depuis l'annonce de cette quête. De la joie d'avoir été choisie, puis par le doute à mesure qu'elle constata le degré d'impopularité d'Haytham au Camp et, maintenant, elle avait l'impression qu'on lui portait le coup final en annonçant que la quête ne serait pas officielle. La demi-déesse écouta, encore un peu ébahie par cette révélation, la plaidoirie du fils de Mars. "Et tu crois qu'en partant dans une quête auto-proclamée, la situation va s'arranger ?" S'emporta-t-elle. Bon sang, dans quoi s'était-elle lancée ? "Je ne vois pas comment. Ok, tu auras accompli un exploit, mais tu l'auras fait sans l'autorisation du Camp. Qu'on gagne ou qu'on perde, non seulement, cela ne changera rien, mais en plus, je serais mis dans le même sac que toi. Merci du cadeau !"
Sa mauvaise humeur dictée par la non moins mauvaise surprise fondit lorsqu'Haytham avoua qu'il s'était inquiété au sujet d'une personne. Pas besoin d'être Sherlock Holmes pour deviner qui était ce fameux 'elle'. La fille de Vénus lança un petit regard en direction de l'invité surprise. Ah, pourquoi se laissait-elle toujours attendrir face à une histoire de coeur ? Elle poussa un soupir résigné et posa une main réconfortante sur l'épaule du grand gaillard. "C'est bon, je t'accompagne toujours. J'espère que tu n'as pas d'autres surprises dans le genre en stock." Comme elle était loin de la vérité !
Les surprises n'étaient, en effet, pas encore finies. Non seulement Abby voyait le lien le plus complexe qu'elle n'avait jamais vu entre deux personnes, mais elle avait déjà rencontré la brunette désagréable qui s'incrustait dans la quête. Ce que le monde était petit ! Par contre, elle aurait pu se passer du sobriquet dont on la gratifia. Cette fois, il était hors de question de s'écraser avec un sourire. Abigail avait beaucoup changé depuis leur dernière rencontre et elle ne se gêna pas pour le prouver. Pendant ce temps, Haytham n'en revenait pas de ce retournement de situation. *Chacun son tour.* Songea ironiquement Abby avant de répondre. "Oui, c'était mon premier job. Quoi ? C'est si surréaliste que cela ?" Répliqua-t-elle.
Difficile d'être de bonne humeur lorsque l'autre personne concernée qualifia la précédente rencontre comme désagréable. Si Tamara ne faisait pas d'effort de son côté, pourquoi ELLE devrait en faire ? Surtout qu'elle avait le culot de demander à la Romaine en quoi elle serait utile à la mission, alors que c'était elle qui se tapait l'incruste dans la quête. Quel culot ! Sans doute en aura-t-elle des remords plus tard, mais, Abigail décida de se la jouer peste. Sur le moment, elle oublia ces doutes concernant les motivations Haytham à la choisir comme compagne de galère pour sa mission impossible. Au moins, elle, elle avait été choisie et, en plus, un de ces pouvoirs lui permettait d'avoir certaine information en main concernant la relation entre ces deux-là. Détail qu'elle n'hésita pas à étaler, quitte à se faire traiter de miss je sais tout. "Oh, mais ce n'est pas ma faute si votre lien m'explose littéralement devant les yeux." Répondit-elle en levant à son tour les yeux au ciel.
Ensuite, elle croisa les bras en attendant que Tamara explique en quoi ELLE pouvait être utile à la mission. Vu les vantardises qui suivirent sur les compétences de tir, la Romaine se demanda si elle n'avait pas affaire à un enfant d'Apollon ou de l'équivalent Romain. "Moi ? Ah, mais je n'ai rien à prouver. Ce n'est pas moi qui veux imposer ma présence dans l'équipe. Haytham m'a choisi comme coéquipière." Il était hors de question qu'Abby réponde à l'interrogatoire puisque ce n'était pas à elle de faire ces preuves. Elle en serait presque désolée pour le fils de Mars qui se retrouvait la cible de ce combat de coqs. Enfin, elle en sera sans doute désolé plus tard, quand la tension sera un peu retombée. Pour l'heure, elle avait surtout envie de rajouter un peu de jalousie à ce lien déjà bien complexe. Elle n'était pas une fille de Vénus pour rien.
Bien que la demi-déesse eût affirmé ne pas avoir à prouver sa valeur, elle se serait fait une joie d'annoncer que Tamara avait déjà eu un avant-goût de son pouvoir lors de leur dernière rencontre si Haytham n'avait pas pris sa défense. Abby s'interrompit, surprise de ce revirement. La conversation s'était transformée en querelle d'amoureux. Pour un peu, la Romaine regrettait presque d'avoir oublié le popcorn dans ces préparatifs. Une impression qui se confirma lorsque, tel un revirement digne d'une fin d'épisode d'une de ces séries fétiches, Tamara se rappela de sa présence pour lui apprendre que ces parents étaient normaux. "Sérieusement ?" Laissa-t-elle échapper. Puis elle reporta son attention sur Haytham pour obtenir confirmer de ce scoop. Abby dut avoir recours à tout son self-control pour ne pas rire. Une mortelle dans une quête de demi-dieux, c'était du jamais-vu ! Plus cette conversation avançait et plus elle avait la confirmation que tout cela devenait intéressant.
À nouveau, Tamara lui offrait une perche en or pour se vanter sur son enjôlement, mais, à nouveau, on lui coupa l'herbe sous le pied. Haytham se plaça entre elles dans une tentative de calmer le jeu. C'est vrai qu'à ce rythme, ils allaient rester plantés devant cet immeuble pendant une éternité. L'agacement d'Abby avait été remplacer par une certaine curiosité qui la poussa au silence pour ne pas gâcher la scène qui se déroulait devant ces yeux.
En un rien de temps, Tamara avait repris le contrôle de la mission, comme si elle avait soudainement été promu chef d'équipe. Ah ! Des méthodes de mortelles qui avaient ouvert un bouquin de mythologie. Malgré cette pensée, Abby roula des yeux et garde le silence. En revanche, elle eut un haussement d'épaule et un sourire réconfortant envers Haytham pour lui assurer silencieusement qu'elle ne chercherait pas la petite bête avec madame la chef auto-proclamée. Ce qui ne semblait pas être le cas pour le fils de Mars qui fit un commentaire sur les onze heures de voyages. "Heureusement que j'ai pris de quoi m'occuper et il serait sans doute préférable que je me place entre vous deux pour tenir le rôle de la Suisse." Dit-elle avec un enthousiasme amusé qui lui faisait brièvement ressembler à ce qu'elle était avant. "Pour le bien de la mission." Elle était curieuse de prendre l'avion, un moyen de transport 100% Mortel, qu'elle n'avait jamais pris. En plus, en onze heures de voyage, la demi-déesse aura largement le temps de décortiquer le lien qui unissait ces deux compagnons de voyage. Tous ces arguments l'avaient fait ranger temporairement sa mauvaise humeur et son agacement face à Tamara.
En réalité, ce qui la faisait réellement sourire avec malice s'était la petite touche de jalousie qu'elle semblait avoir vue. Elle oubliait le tiraillement ressenti devant l'impression d'avoir été choisie par défaut pour cette quête puisque le reste du Camp Jupiter devait détester Haytham et semblait décidé à suivre le mouvement sans se montrer trop sarcastique pour l'instant en déposant docilement son sac à dos dans le coffre. C'est alors que le fils de Mars l'arrêta pour l'avertir au sujet de la manière de conduire de madame la cheftaine. "N'exagère pas, ça ne peut pas être pire que le taxi qu'on vient de prendre." Plaisanta-t-elle avec confiance en s'installant à l'arrière.
Oh, comme elle se trompait ! Abby eut quelques occasions de remercier intérieurement sa ceinture de sécurité. Le seul avantage d'une telle conduite fut une arrivée rapide. À mesure que son cœur reprenait un rythme normal, la demi-déesse desserra sa prise sur la ceinture de sécurité. Elle aurait préféré avoir le temps de se remettre de cette expérience, mais Tamara semblait s'être transformé en pile électrique, l'obligeant à suivre le rythme comme elle le pouvait après avoir récupéré son sac. Pour l'instant, la Romaine n'avait pas vraiment de raison de protester des allures de chef que prenait l'invitée surprise. N'ayant jamais mis les pieds dans ce genre d'endroit, Abigail n'aurait su quoi faire et où aller, de toute façon. Le côté inédit de l'endroit à ces yeux, l'empêchait également de se montrer sarcastique pour le plaisir ou de râler dans le seul but de râler. Elle n'avait vu des aéroports que de loin ou via ces séries télévisées. C'était donc à ça que ressemblait à aéroport en vrai ? C'était tellement pittoresque !
Depuis qu'elle avait eu le coeur brisée, Abigail s'était refermé sur elle-même. Cela faisait longtemps qu'on ne lui avait pas vu cette lueur d'émerveillement naïf dans le regard. Trop concentré à admirer le décor (banal mais inédit), elle ne semblait pas prêtée attention aux paroles froides qu'Haytham adressait à Tamara. La fille de Vénus dut s'arracher à sa contemplation lorsqu'on lui tendit son billet. Ensuite, elle dut suivre un étrange protocole à base de contrôle de sécurité, de file d'attente et d'autres trucs dans le genre. Sans doute grâce à la Brume, il n'y eut aucun problème avec le contenu de son sac à dos qu'elle préféra garder avec elle comme choisit de le faire le fils de Mars.
Tous ces petits rituels avaient eu l'avantage de donner l'impression d'avancer, puis l'action se figea lorsqu'ils furent coincés dans une file d'attente rappelant celle du Starbucks marquant la première rencontre entre Tamara et elle. "Comme la scène sonne familière." Commenta-t-elle, tenant son billet comme s'il s'agissait du ticket d'or de Willy Wonka et piétinant légèrement sur place. L'hyperactivité des demi-dieux et les files d'attente les plus lentes du monde ne faisaient pas bon ménage. Elle disait cela plus pour combler le silence que pour autre chose. Visiblement, elle n'était pas la seule à vouloir briser le calme puisqu'Haytham fit à son tour une réflexion. Abby ouvrit la bouche pour commenter cette réplique sur les vacances quand Haytham la prit par surprise en lui parlant directement. Elle fut tellement surprise que les seuls mots qui sortirent de sa bouche dans un premier temps furent "Oh... Ben... Tu sais..." Pas très glorieux. Elle essaya vite de se rattraper. "Tu sais... C'est normal." Avant d'ajouter : "Entre demi-dieux, il faut se serrer les coudes." Glissa-t-elle avec un petit coup de coude taquin pour que le mot commençant par un D ne soit pas perçu par des oreilles trop curieuses.
Concernant le reste des paroles, Abby ne savait pas quoi penser. Son côté défaitiste la poussait à s'imaginer qu'Haytham n'avait dit cela que pour lancer une pique indirecte au troisième membre de leur 'joyeuse' équipe ou par crainte qu'elle se dégonfle en soupçonnant la vérité, mais une petite part d'elle (celle qui n'avait pas complètement perdu foi en l'humanité), restait heureuse de cette précision. Heureusement, elle n'eut pas le temps de formuler une réponse puisque le fils de Mars enchaîna avec une nouvelle salve de pique destinée à Tamara. Soudainement, cela ne lui semblait plus aussi judicieux de s'être placé entre ces deux-là pour jouer le rôle de la Suisse, comme elle l'avait promis. C'était une situation à se prendre une balle perdue ! "Ooook." Lâcha-t-elle. "Vous allez être comme ça tout le temps ou vous allez faire des pauses de temps en temps ? Je demande ça pour me préparer psychologiquement." Un mouvement attira son attention. "Oh, la file avance." S'enthousiasma-t-elle un peu trop pour que ça soit crédible. Sur cette déclaration, elle profita de ce mouvement de foule pour s'avancer de quelques pas afin de laisser un peu ces coéquipiers en tête-à-tête. Ce n'était pas pour autant qu'elle renonçait à l'idée d'écouter les brides de la conversation.
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Sujet: Re: Les pommes de la discorde. (abigail&tamara) (terminé) Mar 20 Sep - 22:22
Les pommes de la discorde
Ils n’étaient pas toujours d’accord, en fait ils n’étaient jamais d’accord sur rien, ils se bagarraient tout le temps et ils se testaient mutuellement mais en dépit de leurs différences ils avaient une chose très importante en commun ils étaient fous l’un de l’autre... - N'oublie jamais
Hay semblait à la fois surpris d’apprendre que Tam et Abby se connaissaient, et de savoir que la blondinette avait été télévendeuse. Ah s’il avait eu l’immense bonheur d’entendre sa petite voix au bout du fil qui respirait la joie de vivre alors qu’il n’avait qu’une envie, se reposer après s’être retrouvé avec trois côtes fêlées et une migraine atroce suite à une mission filature de plus de deux semaines, il l’aurait surement beaucoup moins appréciée, sa petite gothique émo ! Mais bon, visiblement, elle faisait partie de son cercle restreint d’amis, une fille comme lui qui le comprenait, une enfant d’un dieu ou d’une déesse. Tandis qu’Abby déclarait que le lien que Tam avait avec le fils de Mars lui explosait littéralement au visage, elle comprit donc que le pouvoir de la blondinette était de cet ordre, ce qui fit sourire ironiquement l’agent de terrain.
-Je vois… un pouvoir des plus utiles pour cette mission.
En cas d’attaque de monstre, au pire ils pourraient se servir d’elle comme d’appât, non ? Alors qu’elle pensait cela pour essayer de se détendre, Haytham prit la défense de sa camarade, ce qui acheva d’agacer son amie d’enfance.
- Sans déconner, c’est moi qui ai un problème ? C’est la meilleure de l’année ! Regarde-toi dans une glace et on en reparle, d’accord ? En attendant, ça fait longtemps que t’as perdu le droit de me dire quoi faire. Quant aux nouvelles, Je t’ai donné celles que tu méritais d’avoir, chose que toi tu n’as jamais estimé utile de faire, alors tu es prié d’éviter de te plaindre à ce sujet.
Elle s’avança vers lui, serrant les dents et parlant un peu moins fort dans le but qu’Abby n’entende pas.
-Comment peux-tu penser que je ne me suis pas inquiétée pour toi, espèce d’imbécile, si c’était pas le cas, crois-moi, tu ne serais pas en si bon état !
Une manière de lui rappeler que s’il était en vie, présentement, c’était grâce à elle. A présent, le marsien s’était placé entre les deux filles, craignant sans doute pour la sécurité d’Abby, ce qui en disait long sur l’inoffensivité de son pouvoir. C’est alors que Tam éclata de rire lorsqu’Abby rétorqua que c’était à elle de prouver que sa présence était nécessaire. Inutile de rajouter quoi que ce soit, de toutes façons, l’agent de terrain savait que sur le terrain, elle serait bien plus utile que l’ex télévendeuse à qui, probablement, il faudrait sauver les fesses.
-J’aurais dû me douter que vous n’étiez pas normale, marmonna Tam à l’intention d’Abby, se maudissant de n’avoir pas remarqué qu’elle faisait partie de ces « vermines » qu’elle chassait à l’époque.
Mais elle avait des circonstances atténuantes, le jour de leur rencontre. Et puis désormais, grâce à Haytham, son regard sur les demi-dieux avait changé. Quoi qu’aujourd’hui, elle était bien en rogne. Alors que la petite brune avait repris le contrôle des opérations –après tout il fallait bien que quelqu’un le fasse, et clairement elle avait à faire à des amateurs- elle avait pré-réserver des billets d’avion pour l’Europe, annonçant, elle-même la durée du voyage, ce qui, elle non plus, ne l’enchantait pas. Quasiment un tour de cadran à supporter des demi-dieux, à supporter Haytham qui clairement ne semblait pas se rendre compte de ce qu’il avait fait pour mériter le courroux de son amie, ce qui l’énervait d’autant plus. L’irlandais ironisa à son tour sur le temps de vol qui promettait d’être sportif.
-Oh pardon, j’avais pas compris que tu voulais faire la fête. Je te prends un aller simple pour Ibiza alors ?
Sans attendre la réponse, elle les avait emmenés jusqu’à sa voiture et les avait rapidement conduit jusqu’à l’aéroport new-yorkais JFK. Quand chacun eut récupéré ses affaires dans le coffre, encore une fois, Haytham ne put s’empêcher de balancer une pique à la brunette, qui alors le fusilla du regard.
-Si j’ai un sac un peu plus conséquent qu’un sac à dos d’adolescent, c’est peut-être parce que j’ai emporté des armes plus utiles que ces cures dents à peine affutés qui vous servent d’épées dans vos camps d’arriérés. Tu sais, des trucs qui permettent de blesser à distance, sans risquer de se faire couper en deux soi-même.
Une autre manière de lui rappeler que si lui était doté d’une force incroyable, ce n’était pas pour autant qu’il devait risquer sa peau, et que ses autres camarades semi-divins n’étaient pas tous affublés des mêmes dons, et que c’était précisément pour ça qu’ils se faisaient dézinguer aussi facilement. Et dire qu’il avait demandé à ce qu’elle ne s’en prenne pas à Abby… Il aurait mieux fait de prêcher pour sa paroisse, parce que vu la manière dont il la provoquait, la mission ne tarderait pas à finir en bain de sang. Attrapant son sac de l’armée aux multiples poches permettant de dissimuler tout un bardât qui s’avèrerait fort utile, elle prit la tête de l’expédition pour entrer à l’intérieur de l’aéroport. Là, elle ne tarda pas à valider la réservation via une machine, ce qui ne manqua pas d’être relevé par le fils de Mars qui s’empressa de lui faire une remarque sur la sociabilité de Tam, avoisinant le zéro.
- Oh, tu es un expert en relations humaines maintenant ? Décidément, tu en as fait des progrès, toutes mes félicitations !
Une fois que chacun eut son billet en main, le petit groupe alla faire la queue pour mettre le bagage de Tamara en soute. Etant donné que ses flingues ne passeraient surement pas aux rayons X pour être pris en cabine. Ça ne l’empêchait pas de porter sur elle quelques armes en alliage spécial, qui ne serait pas repéré par les portiques de sécurité. Logiquement. Abby ne put, à son tour, s’empêcher de faire remarquer à quel point la scène était familière. Oui, Tam aussi y avait pensé. Elle se contenta de tourner la tête vers la blondinette, lui lançant un regard froid. C’est alors que l’irlandais commença à parler à sa comparse, la couvrant de platitudes sans aucune utilité. La brunette ne put s’empêcher de le regarder, quelque peu interloquée. Si c’était l’une des seules personnes en qui il avait confiance, pourquoi elle n’en avait jamais entendu parler ? Ca aussi, ça l’énervait… Et soudain, Hay se tourna vers elle, reprenant les hostilités.
-Pardon ? De quoi tu m’accuses encore ? je t’ai même pas regardé, je ne fais qu’écouter tes balivernes en espérant qu’à un moment donné, tu diras une choses utile à la mission. Quelque chose à me prouver ? T’as perdu la boule ou quoi ?
Elle allait rétorquer autre chose encore, mais ce fut à leur tour de passer. Ignorant dont la réflexion d’Abby, Tam posa son sac de l’armée bien rempli d’armes spéciales monstres mythologiques, et de quelques vêtements utiles à tous types de végétations et climats, sur le tapis roulant, présentant sa carte d’embarquement et sa pièce d’identité.
« -Quelque chose à déclarer ? » Tam lui répondit que non par son sourire le plus faux et le mieux imité de l’ancienne Abigail Cardin. L’hôtesse d’accueil colla une étiquette sur le sac et lui colla la seconde partie sur son billet avant de la laisser s’échapper, tandis que le tapis roula pour acheminer le bagage vers le lieu où les agents les chargeraient dans la soute. La petite brune se tourna vers ses camarades de voyage en bougonnant.
-Allons-y, c’est par là. Porte C. Comme Connard, pensa-t-elle à l’attention d’Haytham.
Elle alla donc en direction des derniers portiques de sécurité qui les séparaient de la fameuse porte C qui leur permettrait d’embarquer et enfin se rapprocher du but. Tam avait pris des billets première classe, évidemment. Déjà que le voyage serait long et en mauvaise compagnie, autant être bien installés. Vu que c’était des billets de dernière minute, elle n’avait eu le choix de la compagnie. Elle avait prié intérieurement pour que le fait de prendre les billets au dernier moment leur permette de ne pas avoir trois places à côté, mais apparemment le sort en avait décidé autrement. Tam n’avait pas envie d’ajouter au chaos en réclamant une place séparée.
Ils se retrouvèrent une nouvelle fois à faire la queue aux derniers de sécurité. Tam posa son sac à main et sa veste sur le tapis roulant et passa sous le portique, qui se mit à sonner. Quelle poisse ! Les idiots de la section scientifique avaient dit que « ça passe nickel à l’aéroport ». L’agent Lond enregistra mentalement une note visant à leur passer un savon à son retour. Un agent de sécurité immense se dirigea vers elle avec un détecteur de métal manuel. La petite brune prit une inspiration et afficha un sourire tout aussi feint que celui tendu à l’hôtesse d’accueil un peu plus tôt.
-Salut. « Tournez-vous s’il vous plait ».
Tam obtempéra, soupirant en silence une fois dos au type qui passa son appareil le long de son corps et qui se mit à sonner. Elle se tourna à nouveau vers lui avec un sourire en coin, se penchant vers lui pour chuchoter à son oreille.
-En fait j’ai des piercings à des endroits un peu… insolites. « -Oh… je vois… C’est bon allez-y. »
Elle attrapa ses affaires et avança, attendant que ses deux « collègues » de mission arrivent. Elle jeta un œil à l’écran annonçant les vols. L’embarquement démarrerait dans une demi-heure. L’agent Lond alla se prendre un café, privilégiant encore une fois le distributeur automatique au détriment d’un comptoir. Quand elle se retourna, les deux demi-dieux étaient passés. Allez, encore une trentaine de minutes et ils monteraient dans cet avion qui leur ferait traverser l’Atlantique. Avec un peu de chance, ils dormiraient durant le trajet et elle n’aurait pas besoin de les écouter parler. Néanmoins il faudrait établir un plan d’action.
-Il faudra louer une voiture sur place. Est-ce l’un de vous sait précisément où il faudra se rendre ?
Ne pas perdre de vue la mission, c’était la chose à faire pour éviter les tensions, éviter que Tam n’ait envie de gifler Haytham à chaque fois qu’il ouvrait la bouche, puisqu’il ne le faisait pas pour lui présenter ses excuses. Elle avala son double expresso et jeta son gobelet qui tomba dans la poubelle d’un agent d’entretien qui passait à trois mètres de là. Toujours aussi adroite. Il valait mieux pour le métier qu’elle faisait. Finalement, leurs numéros furent appelés, puisque les premières classes embarquaient d’abord. Ils durent montrer une dernière fois leur billet d’embarquement avec leur pièce d’identité, et enfin purent emprunter la passerelle qui menait à l’avion. Une fois à la porte de l’engin, une hôtesse et le pilote les saluèrent. Devant l’hésitation d’Abby et Haytham, Tamara perdit un peu patience.
-Allez, y a pas d’erreur possible, c’est tout droit, y a qu’un seul sens ! 16 A, B et C. Un indice, le 16 est après le 15 !
La patience de la jolie brune avait été mise à rude épreuve aujourd’hui, et n’avait qu’une envie, se poser et attendre que le temps passe jusqu’à leur escale à Londres, et enfin réembarquer pour l’Espagne. Que cette mission se termine, que Tam puisse libérer sa mère de ce silence insupportable, qu’enfin plus personne ne la pense sénile, car elle ne l’était pas, sa fille le savait. Enfin ils atteignirent leurs sièges. L’agent de terrain posa sa veste à plat dans le compartiment bagage et entreprit d’aider Abby à poser le sien. Non pas qu’elle ait été prise d’un élan de gentillesse à son égard, mais elle n’aurait surement pas supporté de la voir galérer pour un truc aussi simple que déposer un sac à dos dans un box au-dessus d’eux dans le couloir.
-J’imagine que tu veux être côté hublot ? demanda-t-elle avec un sourire amusé.
Après tout, tous les gamins réclament la fenêtre, Abby ne dérogerait surement pas à la règle. En tout cas, elle laisserait Hay se mettre au milieu, hors de question d’être à côté de la blondasse inutile.
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Sujet: Re: Les pommes de la discorde. (abigail&tamara) (terminé) Jeu 22 Sep - 21:19
Les pommes de la discorde
Ils n’étaient pas toujours d’accord, en fait ils n’étaient jamais d’accord sur rien, ils se bagarraient tout le temps et ils se testaient mutuellement mais en dépit de leurs différences ils avaient une chose très importante en commun ils étaient fous l’un de l’autre... - N'oublie jamais
La conduite sportive de Tamara, n'était plus à présent une légende et la pauvre Abby en faisait ainsi l'amère expérience. L'air désolé, compatissant à souhait le fils de Mars lui adressa un regard par le biais du rétroviseur. Passé les trois feux rouges grillés, le Marsien cessa de compter, il se garda aussi d'émettre la moindre réplique. À vrai dire, il gardait en tête ce qui avait été précédemment dit. Tamara encline à l'hostilité, n'avait pas mâché ses mots à l'encontre des deux rejetons divins. Pourvu du même caractère, Haytham n'avait à son tour pas ménagé son amie d'enfance. Mais à l'inverse de cette dernière, lui n'avait aucune raison d'être sur les nerfs à son égard, hormis peut être pour le manque de nouvelle. Trop fier, le quadra refusait de se remettre en question, cette fois, il ne se sentait pas entraver par la culpabilité et se demandait bien pourquoi Tamara agissait de la sorte. Pourquoi elle se refermait à nouveau ? Somme toutes des questions banales pour le commun des mortels, mais presque existentielle pour notre protagoniste, qui a défaut d'avoir des réponses à apporter, se laissait contaminer par l'amertume et n'hésitait pas de ce fait à adresser quelques piques à Tamara, histoire de lui clouer le bec et de lui faire comprendre qu'elle n'était pas la bienvenue.
« -J'aurai dû m'abstenir t'envoyer ce putain de sms » maugréa-t-il au sortir du véhicule. Une remarque qui ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde et qui réanima de ce fait la rancune de l'agent de terrain. Les regards noirs et les répliques acerbes rythmèrent le déplacement à travers l'aéroport bondé. Tel un bosseur sur le ring, Hay prenait et encaisser les coups sans les rendre dans un premier temps. Peut-être espérait-il naïvement que Tam se fatigue et se calme d'elle-même. Chose qui n'était pas prêt d'arrivée au vu de la rancœur qui animait le cœur blessé de la jeune femme. Leur lien qui jadis semblait indéfectible, était à présent si proche de la rupture, un constat d'autant plus difficile à accepter pour l'Irlandais qui se demandait sans cesse, comment ils en étaient arrivés à de telles extrémités et s'il était encore possible de sauver ce lien si spécial qui les unissaient l'un à l'autre depuis presque trois décennies. Hélas, la véhémence de Tamara ne permettait d'entrevoir une alternative positive et acculait le demi-dieu ne trouva rien de mieux à faire que d'entrer dans le jeu offensif de son « amie » d'enfance une fois la remarque de la valise placée.
« -Dans nos camps d'arriérés ? Je vais faire semblant de ne pas avoir entendu, ça m'évitera de me sentir blessé par cette remarque au combien insultante. Ajoute vermine tant qu'à faire, je sais à quel point tu raffoles de cette appellation pour parler de nous. Pour le reste, je vais la faire courte. Vas te faire foutre Tamara. Tu seras bien heureuse que mon cure-dent protège ton petit cul lorsque tes gadgets ne fonctionneront pas. » Mâchoire serrée, il expédia sa réplique prenant soin de réajuster son sac à dos avant de mettre à mal la sociabilité de Tamara. Un trait de caractère qui n'avait que très peu évolué depuis leur brusque première séparation. « - Non je ne suis pas un putain d'expert en relation humaine je mets juste en évidence des faits avérés. Et puisque nous y sommes, tu fais bien de me féliciter, car il est évident que de nous deux, je suis effectivement celui qui fait le plus de progrès. Non attends, je crois qu'il serait plus judicieux de remplacer progrès par « efforts ». Après une telle attaque, le demi-dieu laissa sortir un petit soupire qui ne faisait que mettre en évidence l'exaspération grandissante qui l'animait depuis l'arrivée de Tamara. De plus, la vulgarisation de ses propos amorçait à n'en pas douter, le paroxysme à venir de son impatience. Ce qui est chez Haytham Cassidy, une bien mauvaise chose, puisque dès qu'il franchit ce cap, il ne prend aucune pincette et quand Hay parle sans filtre, c'est la cata assurée. Pauvre Abby, se doutait-elle qu'elle allait, sous peu, assistait à un match de boxe verbale au sommet ? Il est évident que la réponse est négative, sinon quoi la jolie blondinette platine aurait déjà investi dans un paquet de pop-corn.
Le regard noir, le fils de Mars serra la mâchoire, la veine saillante qui paraissait progressivement sur sa tempe gauche amorçait le début de la fin. Plusieurs sentiments aussi négatifs, les uns que les autres lui trifouillaient les entrailles rendant l'attente encore plus désagréable. Alors que les demoiselles échangeaient ce lui semblait être quelques banalités sur leur première rencontre, Hay posa son regard sur un distributeur de friandise avant de s'attarder sur l'autre distributeur qui proposait quelques boissons par-ci par-là. Il remarqua aussitôt les quelques canettes de bière exposées tout en haut. Dès lors plus rien ne semblait l'atteindre, ni les quelques personnes qui le frôlaient, ni les voix d'Abby et de Tamara qui se perdaient peu à peu dans sa tête. Les entrailles toujours échaudées par ses états-d 'âme, le fils du dieu de la guerre se laissait séduire par l'appel de l'alcool. Il lui fallait une canette de bière, peut-être deux. Non, non-mieux, un verre de whisky avec le petit glaçon et la rondelle de citron qu'il s'empresserait de croquer une fois le verre délesté de son contenu. Aussitôt, notre héros ferma les yeux et chassa cette vision tentatrice de son esprit. Il ne pouvait pas flancher, pas maintenant, pas en de telles conditions. Alors pour palier à sa petite absence, il brisa le silence et se permit une petite réflexion dont lui seul avait le secret. Il est vrai, que de pouvoir se payer des vacances était une alternative à laquelle il pensait depuis longtemps et voir ces quelques touristes souriant, appareil photo au cou, étayait son envie d'ailleurs, mais une fois encore la réalité le rattrapa.
Passé les hostilités, Hay opta pour un changement de cap et se permit d'offrir quelques explications à sa comparse afin de mettre les choses au clair. Sans trop savoir pourquoi, il en ressentait le besoin. En manque d'honnêteté depuis trop longtemps, il espérait encore rétablir un certain équilibre. « - Non, ça n'est pas qu'une question de « demi-dieux », j'ai vraiment confiance en toi Abby et pour cette mission, il me fallait une personne de confiance » Passé les aveux, il échangea un sourire complice avec la fille de Vénus, avant de se refermer à nouveau, oppressé par le regard inquisiteur de Tamara. Passé la réplique acerbe, il se prépara à une nouvelle joute verbale, délaissant les amabilités à l'encontre de la pauvre Miss Cardin qui a ce stade, pouvait commencer à compter les points entre les deux « amis » d'enfance qui semblaient se soustraire peu à peu à ce lien. « - Je ne t'accuse de rien, je le vois dans ton regard. Et pour ce qui est des balivernes, je vais faire simple. Je t'emmerde ! Si tu n'es pas contente vas te faire foutre, c'est tout ce que j'ai à te proposer. » Tamara encore plus échauffée s'apprêtait à rétorquer de plus belle, par chance Abby qui semblait ne pas craindre le courroux de la jolie brune, se permit une intervention dont les deux anciens amis se seraient bien passé. « - Moi je n'ai rien à me reprocher. Ce n'est pas de ma faute si elle a ses règles » ! Hay, tu commences à dépasser les bornes là. À ce stade, l'on ne peut parler d'audace, mais de suicide. L'amertume et la rancœur redoublèrent d'intensité, et ce, malgré la petite avancée de la file d'attente. Tamara, qui arborait toujours ce désagréable regard empli de froideur et de rancœur à l'encontre du désavoué, posa son sac de guerrière sur le tapis roulant tout en présentant sa carte d'embarquement et ses pièces d'identité à l'hôtesse d'accueil. Haytham en fit de même avec son « sac d'adolescent » et montra ses papiers à l'autre personne chargée de la sécurité.
« -Et vous monsieur ? »
« -Quoi moi ? »
« -Avez-vous quelque chose à déclarer ? »
« -Non tout baigne, ça se voit ?!
A son tour il se vit gratifier de la petite étiquette sur son sac et put enfin se délester de toutes les tracasseries administratives inhérentes au contrôle renforcé depuis ces quinze dernières années. Chose que le demi-dieu constata non sans mal, lui qui n'avait pas repris l'avion depuis de nombreuses années. Tamara qui fut la première à récupérer ses affaires se sentit une fois encore obligée de prendre les choses en main au grand dam de Cassidy qui roula des yeux lorsqu'elle les pressa « C comme connasse » pensa-t-il à l'intention de Miss Lond qui continuait à prendre les devants. Les billets en main, le rejeton marsien se rendit compte, sans surprise, que la tornade brune avait privilégié le confort de la première classe à celle de la classe éco. Une petite consolation pour Haytham qui mal accompagnait n'en serait pas pour autant mal installer et pourrait de ce fait piquer un peu du nez pour s'éviter quelques désagréments, en l'occurrence un voyage de onze heures avec miss Rancune. Aller, il ne restait que quelques pas à faire avant de pouvoir franchir la porte d'embarquement, mais c'était sans compter sur un manque de chance évident. En effet lorsque miss rancune Lond passa le portique, ce dernier visiblement hostile à sa présence, ne manqua pas de le faire savoir en sonnant de plus belle.
« -Evidemment qui ça pouvait être d'autre ! » lança le demi-dieu en soupirant de plus belle lorsqu'il comprit que l'excès d'assurance de Tamara était en partie la cause de ce petit contre temps. « - Je rêve et ça nous fais la morale. » Les bras croisés, il observa l'agent de sécurité s'approchait de la belle avec le détecteur en métal. Elle souriait, faussement, mais assez pour induire en erreur n'importe quel type et ça n'est pas Hay qui pouvait dire le contraire. Il ne comptait plus les fois où par le passé, la petite Tam s'était servie de ce sourire trompeur pour se jouer de son ami. Encore aujourd'hui, elle savait en jouer, mais l'effet n'était plus le même sur l'intéressé qui continuait à laisser l'exaspération l'envahir. L'agent de sécurité activa son détecteur et s'attarda un peu trop sur la chute de reins de l'agent de terrain. « -Bon c'est bon on a compris que ça bipé à ce niveau-là, pas besoin de vous attarder dix plombs sur son derrière. » Tiens donc, n'était-ce pas un élan de jalousie qui surplombait à présent l'exaspération du beau brun qui fixait d'un œil mauvais l'agent de sécurité. « -Bon c'est bon là ! » lança-t-il en voyant Tam s'approcher de l'oreille de l'homme pour y murmurer qu'elle possédait des piercings à des endroits « un peu insolites ». Sur les nerfs, Hay récupéra son sac et passa devant Abby tandis que Tam rejoignait le distributeur de café pour s'octroyer un petit plaisir avant l'embarquement. Hay attendit qu'Abby passe à son tour le portique « - Décidément ça ne plaisante pas. Sa majesté, la casse couille est parti se prendre un petit caf caf, tu veux quelque chose ? Une barre chocolatée, un soda ? » Avide de sucrerie, Hay n'attendit pas la réponse favorable pour s'empresser de rejoindre le distributeur le plus éloigné de celui de Tamara. Ne parvenant à ne trouver ni Pez ni oréo, il dut se rabattre sur… un mars qu'il récupéra aussitôt non sans sourire fier de sa blague à venir « - Qu'on ne m'accuse pas de cannibalisme ! » Une légèreté qu'il ne put se résoudre à perdurer lorsque la « majesté des casse couilles » refit son apparition avec la ferme attention ( de toute évidence) d'imposer son organisation.
« - Je suppose que le « il faudra » relève de l'impératif ! Oui de toute évidence, il serait préférable pour se déplacer, de louer une voiture. Quoique je doute que pour rejoindre l'Île en question, la voiture soit le moyen de transport le plus adéquat. » Tamara, égale à elle-même, acheva son café et balança le gobelet dans la poubelle de l'agent d'entretien provoquant la surprise d'un bon nombre de personnes sauf celle d'Haytham « -Bravo, tu veux une médaille avec ça ? » Avant que la guerre froide n'éclate, la voix du haut-parleur, ô divine sauveuse qui venait d'épargner à Abby, une nouvelle joute verbale, fit savoir aux premières classes qu'ils seraient les premiers à embarquer. Sans attendre la joyeuse équipée, s'acquitta des dernières vérifications d'usage avant d'enfin emprunter la passerelle menant à l'avion. Hay observa Abby toujours aussi émerveillée par ce qu'elle découvrait, un léger sourire se figea sur son visage jusqu'à ce que cette mégère de Tam ne le ramène froidement à la réalité. « -Hey tu modères ton agressivité ok ? Ce n'est pas parce que tu passes ta vie en première classe, que tu dois te sentir obligé de te montrer impatience, voir méprisante avec ceux et celles qui la découvrent pour la toute première fois. » Et vlan, le couperet verbal fendit l'air une fois encore, attisant à n'en pas douter la fureur du dragon. « -Ca va aller ? » demanda-t-il plus poliment à Abby histoire de la mettre à l'aise au détriment des états d'âme de Tamara.
La face de découverte terminée, chacun trouva son siège. Hay se délesta de sa veste tandis qu'à sa grande surprise, Tamara aida la fille de Vénus à ranger son bagage dans le compartiment adéquat. Une entreprise qui surprit le demi-dieu, une surprise relative. Chassez le naturel, il revient au galop et la réflexion purement Tamara(nienne) acheva de mettre en exergue ce proverbe. « -Ne lui parle pas comme si tu t'adressais à une débile ! » L'irlandais laissa sa camarade prendre place près du hublot et s'assit à son tour au milieu avant de se relever « -Il faut qu'on parle ! » Et sans attendre qu'elle daigne lui répondre, le Marsien prit Tam par la main et l'entraîna jusqu'aux toilettes. Ils rentrèrent tous les deux à l'intérieur, notre bourrin prit soin de verrouiller la porte et fit face à son « amie « - Ok c'est bon là je commence à saturer. Tu penses que j'ai un problème, tu veux que je me regarde dans une glace et j'en passe. Mais toi aussi, tu as de toute évidence un problème. Tu agis comme si j'étais un étranger, non-pire, tu me traites sans égard comme si j'étais le dernier des connards, alors que c'est toi qui agis comme la dernière des connasses. Et ne prends pas cet air offusqué, c'est bon. Il y a certaines vérités qui sont dures à entendre, mais bonnes à dire. Alors vas-y, à ton tour, je t'écoute ! »
Sujet: Re: Les pommes de la discorde. (abigail&tamara) (terminé) Sam 24 Sep - 11:02
Les pommes de la discorde
Ils n’étaient pas toujours d’accord, en fait ils n’étaient jamais d’accord sur rien, ils se bagarraient tout le temps et ils se testaient mutuellement mais en dépit de leurs différences ils avaient une chose très importante en commun ils étaient fous l’un de l’autre... - N'oublie jamais
Tamara avait visé juste dans ces répliques. Abigail complexait énormément sur ces pouvoirs, ou plutôt, sur leurs utilités dans les batailles décisives. Déjà qu'en tant que fille de Vénus, elle partait avec un sacré handicap au niveau de la force... En plus de cela, elle n'avait aucun pouvoir lui permettant de briller dans l'action. D'accord, son enjôlement pouvait être utile contre des mortels ou les parties négociations des missions, mais lorsqu'il fallait affronter des monstres, elle regrettait toujours de ne pas être née sous une étoile un peu plus guerrière. C'était une chose de complexer pour ce qui semblait être une évidence, s'en était une autre d'entendre cette vérité sortir de la bouche d'une Mortelle ! Alors comme ça, Tamara se croyait plus utile qu'elle avec ces petits flingues ? La demi-déesse brûlait d'envie de lui répliquer que ces armes n'auraient aucun effet sur les monstres. Une pique basée sur l'ignorance de l'appartenance de Tarama au camp ennemi. Ou alors, elle pourrait lui répliquer en déclarant que la brunette avait déjà eu une démonstration de son pouvoir lors de leur première rencontre. Une remarque qui n'améliorerait certainement pas l'ambiance générale dans le groupe. Donc, heureusement que les interventions d'Haytham l'empêchèrent de formuler toutes ces tentatives.
Ensuite, la curiosité effaça la colère. Elle n'avait pas menti en affirmant que le lien unissant Haytham et Tamara lui sautaient aux yeux. Seulement, les détails lui échappaient encore et ce n'était pas les paroles échangées entre ces deux-là qui allaient calmer son envie d'en savoir plus. Le problème est que poser clairement des questions sur ce sujet équivalait à s'aventurer dans le No Man's land avec une cible sur le ventre et un drapeau blanc à la main. Du coup, il était moins dangereux de collecter les brides d'infos lâchées dans les remarques cyniques et d'essayer de les assembler dans un ordre cohérent en complétant soi-même les blancs. Rien d'insurmontable pour une fan de séries accro aux ships. Bref, la demi-déesse avait de quoi s'occuper pendant les heures de voyage.
Après ce premier contact désastreux, la conduite de Tamara et la découverte d'un lieu typiquement Mortel furent suffisant pour déterrer le peu de joie qui restait encore en Abigail Cardin. Sa curiosité se reporta sur un autre sujet que les échanges houleux entre ces deux comparses. De toute façon, sur ce point, elle aurait onze heures de voyage pour les entendre (qu'elle le veuille ou non, d'ailleurs). Tandis que la découverte de l'aéroport ne pouvait être reportée à plus tard. D'ordinaire, Abby n'aimait pas les lieux peuplés. La foule associée à son pouvoir de percevoir le moindre lien unissant suffisamment fort deux personnes ? Il y avait de quoi saturer ces rétines et la dégoûté de tout ce bonheur étalé à sa vue. Curieusement, cela ne la dérangeait pas autant dans ce lieu bondé de touriste. Pourquoi ? Elle serait bien incapable de l'expliquer. Peut-être à cause de l'impression de nouveauté.
Pendant ce temps, certains mots de la conversation des tourtereaux parvenaient à ces oreilles. Notamment la réflexion sur les armes. Abigail aurait bien voulu glisser une allusion sur le fait que cela ne marchera pas, puisqu'elle ignorait toujours que Tamara avait des ressources spécialisées dans l'extermination de leur espèce, mais, l'ennui quand on écoutait à peine, c'est que le temps que la remarque piquante se forme dans votre esprit, la conversation était passé à autre chose. Bah, elle aura bien une autre occasion d'en parler. Comme pour son enjôlement.
La demi-déesse avait vu suffisamment de scène dans ces séries ou films romantiques se déroulant dans un aéroport pour savoir que les Mortels ne plaisaient pas avec la sécurité. Elle avait hâte d'expérimenter tout cela. Avec la même curiosité naïve d'un enfant se rendant pour la première fois chez le dentiste. Nulle doute qu'elle sera beaucoup moins ravie, le moment venu. Tamara continuait de prendre le contrôle des opérations, ce qui laissait à Abby tout le loisir d'observer les alentours. D'abord, elle fut un peu déçue qu'on se dirige vers une machine au lieu de privilégier le contact humain. La Romaine aurait aimé poser quelques questions à ces employés. Du genre, si le métier était facile, qu'elle étude la personne avait fait pour atterrir ici. Peut-être prouver un peu sa valeur et sa légitimité à être ici en utilisant son enjôlement pour obtenir quelque chose. Autant de preuve qui démontrait que l'ancienne Abigail Cardin n'avait pas entièrement disparu. Au final, cette sensation d'avoir manqué l'occasion de briller ne dura pas. Elle fut assez intriguée par la machine. Les demi-dieux, hormis les enfants de Vulcain, n'étaient pas des adeptes de la technologie. La fille de Vénus avait un ordinateur, mais avec le strict minimum pour son travail d'installer dessus. Elle profita d'une énième bagarre entre Tamara et Haytham pour observer sans en avoir l'air.
"C'est bon, on a compris. Aucun de vous d'eux n'est doué dans ce domaine. Je l'ai compris. Vous l'avez compris. L'aéroport entier la comprit. On peut avancer maintenant ?" Ne put-elle s'empêcher de commenter, pour masquer le fait qu'elle tenait son billet comme s'il s'agissait d'un billet d'une centaine de dollars, mais aussi parce qu'elle était resté trop longtemps silencieuse.
La suite fut... Décevante. Une file d'attente interminable qui lui rappelait une certaine scène du passé, comme elle ne tarda pas à la faire remarquer. En récompense de sa comparaison, elle reçut un regard noir de la part de Tamara. "Ça aussi, ça sonne familier." Commenta-t-elle avec un sourire sarcastique et amusé.
Abigail ne s'attendait pas du tout à ce qu'Haytham prenne la parole pour la remercier. Une petite part d'elle se demandait toujours ce qu'elle fichait dans cette galère. Comment ne pas penser d'avoir été choisi par défaut lorsque votre compagnon de route était la personne la plus impopulaire du Camp Jupiter ? Son premier réflexe fut de dire que s'était normal de s'aider entre demi-dieux. Un argument qu'elle récita un peu mollement, sans doute à cause de l'effet de la surprise. La Romaine remercia intérieurement son fond de teint lui assurant un teint pâle qui masquera parfaitement le rougissement de ces joues qu'elle sentait face à la confirmation du fils de Mars. Maladroitement, elle remit une mèche de ses cheveux derrière son oreille, telle une adolescente recevant un compliment d'un élève populaire et rendit son sourire à ce dernier. Une comparaison bizarre, quand on songeait au statut de traître que se collait le pauvre Haytham.
Malheureusement, l'instant de magie ne dura pas. Une nouvelle joute se joua sous ces yeux. Agacé, Abigail ne put s'empêcher de demander si ces deux compagnons de voyages seraient toujours ainsi ou bien s'il y aura des pauses dans leur petite guerre. Même les pires guerres avaient des trêves, le temps de ramasser les morceaux avant de se retaper dessus. Devra-t-elle attendre Noël pour que ce miracle arrive ? Autant le savoir dès maintenant afin de se préparer psychologiquement. Il était peu probable que son commentaire serve à quelque chose. En fait, Haytham enchaîna avec ce qui était l'argument machisme numéro un. "Oh mon dieu... Je vais faire semblant de n'avoir rien entendu, Haytham. Tu sais, dans ta situation, la pire chose qui pourrait t'arriver est de balancer une remarque machiste comme tu viens de le faire."
En d'autres circonstances, la fille de Vénus aurait enchaîné sur le fait qu'un malheur bien plus grand risquait de s'abattre sur Haytham, c'est-à-dire une alliance féminine contre lui. Toutefois, il était très peu probable pour l'instant qu'une telle chose arrive. Heureusement, la file avança. Peut-être que les gens qui la composaient se poussaient à accélérer avant d'être pris dans cette guerre verbale ? En tout cas, Abigail put en faire la remarque et placer dans la conversation un sujet qui ne ferait pas l'objet d'une énième dispute.
En parlant d'objet, ce fut à son tour de déposer son sac et montrer ses papiers. Avait-elle quelque chose à déclarer ? Une montagne de chose lui venait à l'esprit, mais elle se souvenait que les Mortels étaient très à cran avec la sécurité alors autant évité le cynisme qui attirerait les ennuis. Mieux valait ne pas fournir une preuve de son incompétence sur un plateau à une certaine brunette. Abigail avait beau être distraite par le côté inédit à ces yeux de l'endroit, elle n'en était pas aveugle pour autant. Tamara allait jouer la chef pour prouver qu'elle méritait d'être là et Abigail se jetterait certainement sur la moindre occasion pour prouver la même chose. C'était une guerre. Pas une aussi explosive que celle opposant Haytham et Tamara. Plutôt une espèce de Guerre Froide. Mais une guerre tout de même. Pour l'instant, la demi-déesse se laissait guider sans rien dire puisqu'elle était en terrain inconnu. Lorsque la mission commencera officiellement, cela sera une autre histoire.
Abby regarda la petite étiquette qu'on mettait sur son sac avec curiosité. Comme on avait fait la même chose au bagage encombrant de Tamara, elle demanda timidement. "Euh, je vais quand même pouvoir le garder dans l'avion, n'est-ce pas ?" Elle se sentit un peu idiote lorsque l'homme lui expliqua la signification de l'étiquette avec la patience de celui qui affrontait les questions surréalistes des touristes toute la journée. "Oh. Oui. Évidemment. Merci beaucoup." Elle qui ne voulait pas offrir une preuve de son amateurisme à Tamara, s'était loupée.
Tout comme elle ne put s'empêcher de lâcher un "Encore un ?" Lorsqu'ils approchèrent des portiques de sécurité. Tout d'un coup, les mesures de sécurité des Mortels lui semblèrent plus agaçantes que pittoresques. Surtout lorsqu'on savait que la Brume pouvait cacher bien des choses. Du moins, cacher les choses du monde mythologique. Abigail ne put s'empêcher d'afficher un sourire narquois lorsque Tamara sonna en passant sous le portique. Sans doute aurait-elle pu écourter la scène avec son enjôlement. C'était même certain. Cependant, il était bien plus amusant de voir la brunette essayer de s'en sortir devant l'agent de sécurité. Haytham, en revanche, ne trouvait pas la situation aussi amusante que la demi-déesse. D'ailleurs, Abby ne put s'empêcher d'étouffer un gloussement quand Haytham releva que Tamara ralentissait les choses à cause de cet accident alors qu'elle se permettait de leur faire la morale.
Le fils de Mars semblait tellement sur les nerfs qu'il lui passa devant. Bien sûr, les demi-dieux n'eurent aucun ennui avec le portique. Merci la Brume. Pendant ce temps, Tamara avait été se chercher un café. Haytham, lui, eut la gentillesse de lui demander s'il lui fallait quelque chose avant d'aller au distributeur. Quoi que... Abby se demandait si gentillesse était vraiment le bon mot, puisqu'Abigail avait à peine ouvert la bouche pour répondre que le demi-dieu se dirigeait déjà vers le distributeur. "Hum." Fut le seul commentaire sonore de la fille de Vénus en observant Haytham et Tamara a des distributeurs opposés. Pour l'instant, l'amusement de la situation primait encore. C'était toujours plus drôle de voir les sentiments des autres que de se concentrer sur ces propres problèmes.
"Un fils de Mars avec... un Mars. Désolé, je me sentais obligée de faire un commentaire." Dit-elle sur un ton amusé, avec un sourire lorsqu'Haytham revint avec sa sucrerie.
Une tentative comme une autre de détendre un peu l'atmosphère. Est-ce que cela allait être son rôle dans cette quête ? Empêcher que le point de rupture n'arrive entre ces deux-là ? L'ancienne Abby aurait sans doute été plus efficace. Avant que la Romaine ne puisse soupeser ce point, Tamara était revenu pour rejouer à la chef, parlant de location de voitures.
"On va vraiment utiliser des moyens de mortels pendant toute la mission ? Parce qu'au début s'est amusant, mais..." Mais elle ne voulait pas subir une deuxième fois la conduite de l'agent Lond. Bien sûr, ce ne fut pas cet argument qu'elle prononça. "Mais à partir d'un certain point, la voiture ne nous servira à rien. En plus, je suis certaine qu'il y a des moyens disons un peu plus magique qui nous ferra gagner du temps." Lesquels ? Elle n'en savait rien pour l'instant. Peut-être qu'elle aurait dû y réfléchir avant d'ouvrir la bouche. Trop tard, le mal était fait.
Abigail leva un sourcil devant l'exploit de la brunette avec son gobelet. Impressionnante pour une Mortelle, mais pas tellement quand on avait l'habitude de voir des fils du dieu du soleil (et du tir) à l'œuvre. Le visage de la fille de Vénus était neutre, trahissant le 'pas impressionné', tandis qu'Haytham continua à mettre de l'huile sur le feu avec une nouvelle remarque.
Sans attendre la reprise des hostilités, c'était à leur tour d'embarquer. Abby ne put s'empêcher d'emettre un soupir de soulagement. Non pas que le fait d'être coincé dans une boite de conserve volante avec l'équivalent de deux bombes à retardement était une perspective plus réjouissante. La lourdeur des dernières vérifications se gomma lorsqu'Abigail pu voir les avions. C'était terriblement impressionnant à voir en vrai, d'aussi près. Elle ne put s'empêcher de ralentir le pas pour ne pas en rater une miette, puis de ressentir une légère appréhension lorsqu'arriva le moment d'entrer dans la carcasse de l'engin. Une attitude qui semblait mettre à mal la patience de la chef auto-proclamée du voyage.
Avant qu'elle ne puisse se défendre, son chevalier servant riposta aussi sec. "Ça va, t'inquiète. Niveau remarque abrutissante, j'en ai vu d'autres. Mais merci." Répondit-elle aimablement au fils de Mars.
Les découvertes n'étaient pas finies puisqu'à présent Abigail découvrait la première classe dans les avions. Seul l'envie d'éviter d'être catalogué de gamine l'empêchait de toucher à tout et l'obligea à avancer docilement jusqu'à son siège. Une fois arrivée, la demi-déesse se délesta sur son sac à dos, se disant qu'elle le poserait sur ces genoux durant son voyage. Qu'elle ne fut donc pas sa surprise d'être aidée par l'agent de terrain. "Merci." Dit-elle encore sous le coup de la surprise. Avant que son sac à dos ne soit ranger, elle l'avait ouvert pour prendre un ou deux magazines et un crayon.
"Ça ne risque rien ?" Demanda-t-elle spontanément lorsque Tamara lui demande si elle voulait se mettre du côté du hublot. "Je veux dire, cela ne risque rien si je vous laisse tous les deux l'un à côté de l'autre." Corrigea-t-elle avec agacement, puisqu'on pouvait facilement interpréter autrement sa première remarque.
Finalement, la perspective de voir le décollage depuis le point de vue du hublot fut plus tentante que d''empêcher les querelles des amoureux. Sans transition, un nouvel acte se joua. Haytham prit la main de la brunette pour l'entraîner plus loin. Abigail les regarda partir. Déçu que cette partie de l'histoire ne se passe pas à porter de ces oreilles curieuses, mais, également soulagé de pouvoir regarder sans crainte des remarques ironiques comment s'abaissait son siège, fonctionnait la lumière ou se rabattait la petite table pour y déposer ses magazines et commencer à les feuilleter. Inséré entre les pages, il y avait des feuilles imprimées de courrier de lecteur auquel elle devait répondre. Abigail se saisit de la première lettre, mais la lu sans vraiment y faire attention en tapotant la table de son crayon, le tic de tout ceux en manque d'inspiration. Quoi que dans son cas, le vrai coupable était son attention reportée ailleurs, prise dans les spéculations de ce qui devait se dérouler entre les deux zigotos dans les toilettes.